L’Humanité crée des problèmes plus vite qu’elle ne crée de solutions pour les résoudre. »
« L’Homme, à des échelle différentes, est devenu une puissance géologique, [il] est capable de transformer la Terre, et c’est ce qu’on appelle, d’une certaine manière, l’anthropocène. » C’est ainsi que Gaëll Mainguy, directeur du développement et des relations internationales du CRI, aborde l’inadéquation des solutions d’hier avec les défis que nous devons affronter aujourd’hui. Au-delà de nos propres actions, nous devons former la génération “anthropocène”, qui grandit au cœur des problématiques climatiques, et lui donner tous les outils pour qu’elle puisse façonner un futur durable.
Dès lors, comment repenser l’apprentissage pour permettre à tou·te·s d’avoir un impact environnemental et sociétal ?
Repenser les manières d’apprendre pour relever les défis de demain
Il faut “encourager les apprenants à être dans la collaboration et l’ouverture plutôt que dans la compétition” (Alison Bellwood, Creator and Director of the World’s Largest Lesson, Project Everyone). C’est ce à quoi nous œuvrons au sein du CRI et ce, depuis sa création. Nous encourageons les étudiant·e·s à co-construire des projets dont les impacts doivent être environnementaux et sociétaux.
Depuis 2016, cette volonté est formalisée par l’inscription de la stratégie du CRI en faveur des Objectifs de Développement Durable définis (ODD) par les Nations Unies. Cet engagement commence dès la formation des étudiant·e·s engagé·e·s, au CRI, dans le cursus LMD (Licence, Master, Ecole Doctorale) de l’Université de Paris.
Nous savons qu’il faut sans cesse adapter notre positionnement pour que notre engagement soit adapté à l’évolution des enjeux globaux.
Étudier tout en agissant sur le monde
Le CRI a donc décidé de créer une approche innovante de l’enseignement qui contribue, autant sur la forme que sur le fond, à nos objectifs de durabilité. Pour cela, nous enseignons aux étudiant·e·s que la complexité et l’interdépendance des défis globaux de développement durable nécessite une démarche systémique, intégrée et interdisciplinaire.
Cette année, les maquettes des programmes ont été modifiées afin de renforcer notre engagement écologique. Elles intègrent désormais pleinement cette démarche de l’enseignement par et pour les Objectifs de Développement Durable.
Par exemple, lors de l’apprentissage de la thermodynamique en licence, les exemples et les mises en application portent sur des projets en lien avec la durabilité. Même transformation pour le master AIRE, dans lequel il sera enseigné l’usage d’algorithmes moins gourmands en énergie.
Un semestre consacré au développement durable a vu le jour, à destination des étudiant·e·s en licence. Le but est de leur permettre d’appréhender les enjeux du développement durable et de créer des projets en respectant une approche de durabilité. Chacun de leur projet doit répondre à un ou des objectifs de développement durable définis par l’ONU.
Les étudiant·e·s de licence participent également chaque année à “l’Aquathon”, événement créé autour de deux ODD : « accessibilité à une eau propre et saine » et « protection de la vie aquatique« . En collaboration avec l’Université de Brest, leader européen des sciences marines, son Open Factory, l’IFREMER et l’association Astrolabe Expeditions, les étudiant·e·s suivent une première formation à la résolution de problématiques de développement durable et aux sciences participatives. L’occasion pour eux/elles de découvrir le design thinking, de prototyper des outils et de les tester sur le terrain.
L’enseignement tourné vers les ODD se poursuit au sein du Master dans le cadre d’une UE libre (une Unité d’Enseignement complémentaire à la formation initiale que l’étudiant·e choisit de suivre). Les élèves ont pour projet final de sensibiliser le public sur un sujet environnemental en trouvant le canal de diffusion et le format les plus appropriés pour une sensibilisation efficace.
Quant à l’École Doctorale, le CRI prépare un cycle de conférences sur la pratique durable dans la recherche. Celles-ci permettent aux étudiant·e·s en thèse de s’interroger et de calculer le bilan carbone de leurs recherches et de leur laboratoire. Elles/Ils seront aussi en capacité de travailler sur l’impact environnemental des expéditions de recherche.
Ces transformations de programmes ont pour but de faire évoluer la manière de penser pour intégrer les enjeux du développement durable, de développer un socle commun de connaissances et d’acquérir des compétences pour être en capacité de transmettre et d’agir.
OUVRIR L’ENSEIGNEMENT À TOU·TE·S LES APPRENANT·E·S POUR UNE RÉPONSE COLLECTIVE
Le CRI est né du souhait de concevoir un nouveau type de lieu d’apprentissage centré sur les individus désireux de relever leurs défis personnels, ceux de leurs communautés ou de la planète. C’est pourquoi, au-delà de la refonte des programmes des cursus universitaires, nous ouvrons nos enseignements à toutes les personnes concernées par le développement durable, sans aucune distinction.
Nous vous proposons, notamment, de découvrir les derniers cours de Gaël Manguy, chercheur et directeur du développement et des relations internationales au CRI. Ce cours est accessible gratuitement sur Youtube. Il propose d’explorer, ensemble, les pistes pour un monde soutenable.
Nous voulons donner à chacun·e les outils pour agir sur son environnement direct et, ainsi, contribuer à la pérennité de notre planète.
Pour aller plus loin …
La question de “L’Education pour un monde durable” fut l’objet d’une table-ronde d’un panel d’expert·e·s lors du Festival #LearningPlanet. Les intervenant·e·s ont exploré comment les apprentissages doivent évoluer pour permettre à tout·e·s d’acquérir le savoir et les compétences nécessaires pour pouvoir construire collectivement des solutions durables.
Découvrez leur présentation (en anglais)
Par Ariane Baumard