Folabit Lena Novel : #LearningPlanet Youth Voices (FR)

À la rencontre de Lena:

Je m’appelle Folabit Lena Novel et je suis vice-présidente de l’All-African Student Unions (AASU) pour la région de l’Afrique centrale. Au cours des quatre dernières années, j’ai travaillé avec mon organisation pour promouvoir les droits des étudiants, notamment en veillant à ce que les étudiants à travers le continent aient accès à une éducation de qualité, un accès égal et équitable à l’enseignement supérieur, etc. Je pense que les jeunes devraient être motivés pour développer un esprit entrepreneurial pour lutter contre le chômage en Afrique, et dans mon pays le Cameroun en particulier. Je suis titulaire d’une licence en sciences de l’éducation de l’Université de Buea (Cameroun), d’un Mastère en Gouvernance Universitaire et Développement des Institutions Locales de l’Université de Yaoundé II-Soa (Cameroun), et suis  actuellement doctorante en Enseignement Supérieur à l’Université du Kwazulu-Natal (Afrique du Sud). Je représente l’AASU au Global Student Forum (GSF) en tant que membre du comité de direction. Au GSF, je travaille sur l’Éducation pour tous et l’Adhésion.

Quelles sont les causes qui t’importent, et qui importent les jeunes d’aujourd’hui ? Pourquoi ?

L’accès au leadership, à une éducation de qualité et à l’emploi pour les jeunes. Et je crois à l’interdépendance de ces trois aspects : la défaillance de l’un engendre celles des deux autres.

Tout d’abord, nous sommes dans une société où les dirigeants sont accrochés à leurs fonctions et préfèrent protéger leur position de leader plutôt que de construire un système éducatif fécond pour le pays, alors même que l’éducation est la colonne vertébrale du développement national.

Deuxièmement, si les jeunes ne sont pas en mesure d’avoir accès à une éducation de qualité en raison du manque d’infrastructures, de l’incapacité du système éducatif à leur enseigner les compétences nécessaires au marché du travail, et de l’inadéquation des priorités (en bref, lorsque les programmes éducatifs ne répondent pas à la demande sociétale), cela conduira au troisième point : le chômage des jeunes. Ces jeunes représentent la plus grande partie de la population, surtout en Afrique où la concentration de jeunes est la plus importante. Il est communément admis que le chômage dans le pays est l’une des causes profondes de tous nos problèmes sociaux (délinquance juvénile, vol, toxicomanie, etc.)

Comment rendre l’engagement citoyen accessible à tous les jeunes y compris à ceux qui se heurtent à plus d’un obstacle (barrière de la langue, manque de réseau, peu de moyens, difficultés d’accès aux outils technologiques etc) ?

Il est très important de réaliser que les jeunes sont des acteurs majeurs au sein de chaque nation. En tant que tels, ils devraient être impliqués dans le dialogue sur leur bien-être et leur protection sociale. Malheureusement, les jeunes n’ont pas de voix ou de représentation authentique dans les discours mondiaux qui les concernent. Il est impératif de créer une société inclusive afin de garantir l’égalité des chances pour tous, quel que soit leur milieu d’origine, afin que chacun puisse réaliser pleinement son potentiel dans la société. Les jeunes devraient être autorisés à participer au processus de construction nationale, ce qui leur permettrait d’occuper la place qui leur revient, de faire entendre leur voix et mettre en œuvre leurs droits et devoirs citoyens. Par ailleurs, les jeunes peuvent identifier les régions qui nécessitent une attention particulière et des efforts collectifs de reconstruction en priorité.

Quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui veulent s’engager ? Par quoi devraient-ils commencer ?

Je pense que les jeunes ont déjà saisi le taureau par les cornes en créant différentes plateformes nationales qui les aident à développer les compétences qui leur permettront de contribuer à l’avènement d’une société prospère. Ils doivent maintenant croire en leurs capacités à construire une société de jeunes citoyens éclairés qui peuvent s’engager et changer les choses.

Que voudrais-tu dire aux décideurs politiques  ?

Avant toute chose, je tiens à préciser que les dirigeants savent ce que les jeunes attendent d’eux et ce dont ils ont besoin. Au risque de me répéter :  les jeunes veulent absolument être impliqués dans les dialogues et les décisions, et n’attendent vraiment que l’opportunité de pouvoir s’exprimer.

(Photo courtesy: Folabit Lena Novel, copyright: Folabit Lena Novel)

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