Le monde est devenu numérique, dans une version rapide, précise, performante, et d’une présence incontournable. La crise sanitaire actuelle a renforcé sa présence dans notre quotidien qu’il soit professionnel ou personnel. Pendant le confinement, il nous a révélé de nombreux point positifs. Ainsi, nous avons pu rester en contact avec des proches géographiquement distants; de nombreux étudiants ont pu poursuivre leur cursus pédagogique grâce à des campus devenus numériques et, grâce au télétravail, qui a gagné ses lettres de noblesse, de multiples secteurs d’activité ont poursuivi leurs missions. Néanmoins, cette technologie se matérialise dans des objets durs qui nous imposent leur forme et leur volume, qui changent notre relation au monde, dressent un écran entre le réel et nous, entre nous aussi, et finalement enferment notre corps.
Les équipes du MotionLab, sous la direction du Pr Joel Chevrier, étudient, dans une approche interdisciplinaire, les liens entre mouvement, éducation et numérique. Le numérique fonde leur approche de départ : nous sommes entourés de capteurs dans les smartphones et tous les objets connectés du quotidien, dont nous ne percevons pas toujours l’utilité. L’équipe de recherche étudie notamment l’impact de nos mouvements dans nos apprentissages. Leur hypothèse est que l’esprit apprend mieux quand le corps est engagé.
A travers Soft Mirror, Claire Eliot nous entraîne dans une approche disruptive de notre rapport à nous-même, aux autres et au monde.
Enseignante, chercheuse et designer e-textile, elle travaille sur l’intégration de systèmes technologiques (fil, bobine, moteurs, capteurs…) embarqués dans le textile. Présentant un intérêt assumé pour l’apprentissage, la designer imagine de nouvelles fonctionnalités permises par les propriétés des matériaux souples. Elle entretient un dialogue interdisciplinaire permanent avec le monde de la création et de l’artisanat. Alors qu’on oppose aujourd’hui savoir-faire traditionnel et innovation technologique, ses travaux cherchent, au contraire, à tisser de nouveaux liens entre tradition et modernité en incarnant la notion d’ »artisanat numérique ».
Dans ses projets, le textile est un support interactif qui ouvre sur de nouvelles perspectives d’interface et de communication entre le corps et son environnement.
Exposée lors de Designer du Design, Soft Mirror est une création composée d’un mur de pétales où chaque pétale est brodé sur un tissu tendu. Ce textile souple, doux, proche et mouvant intègre une technologie qui se fait alors discrète, modeste presque invisible. Ces miroirs non métalliques, sans reflet, composés de e-tissu sont capables d’interactions cinétiques avec l’observateur, par le biais d’un smartphone, qui, d’une certaine manière, le force à se questionner sur son rapport au numérique, à lui-même et aux autres.
Hitbox, d’Adrien Husson nous propose de nouveaux modes d’apprentissage et nous invite à (re-)découvrir notre corps à travers le mouvement.
Ingénieur des Arts et Métiers, designer, enseignant, chercheur, Adrien Husson développe des projets mêlant mouvement, éducation et numérique. Les applications des prototypes imaginés et conçus par Adrien vont de la la rééducation post traumatique à l’apprentissage du sport et font suite à des projets personnels relatifs à l’apprentissage du mouvement en boxe et à l’art numérique.
Hitbox, est un sac de frappe interactif. Ce dispositif est à la fois un appareil d’entrainement, un outil ludique mais bien plus encore, une interface de collecte de données qui permet aux chercheurs d’étudier l’impact du numérique dans les pratiques sportives et leur augmentation : sollicitation et suivi de l’effort, développement de nouvelles pratiques sportives avec une intégration dans l’écosystème des sportifs.. Ces sacs de frappe permettent de développer une expérience à plusieurs autour de l’apprentissage de la boxe et de la mobilité qu’elle implique.
👉 Pour découvrir les créations de Claire et d’Adrien, RDV à Lille, Capitale du design, jusqu’au 15 novembre 2020.