[COMMUNAUTÉ] Portrait de Stéphanie Bréniaux, pédagogue-chercheuse

Stéphanie Breniaux est enseignante en classe de primaire à Morez, dans le Jura. Passionnée et très investie pour ses élèves, Stéphanie met en place depuis plusieurs années des projets Savanturiers dans ses classes en histoire, en neurosciences ou encore en biologie. Elle y retrouve un apprentissage par l’action nécessaire pour ses élèves, mais aussi le développement de leur curiosité et de leur confiance en soi. Stéphanie elle-même sort toujours grandie de ces expériences.

Quand elle était petite, Stéphanie Breniaux rêvait d’être médecin, ou bien enseignante. Le « care », comme elle le dit, l’animait déjà. Au collège et au lycée, elle rencontre des enseignants guidants. C’est décidé, elle le deviendra à son tour. Institutrice puis directrice à l’École les Rousses dans le Jura, elle fait le choix, après avoir vu le film Réenchantons l’école d’Isabelle Bonnet-Murray (qui a suivi deux classes Savanturiers à Creil) d’aller dans un établissement avec des enfants en plus grande difficulté sociale et scolaire, pour s’engager. « J’ai vu ce film pendant le premier confinement. Ça m’a complètement secouée, ça a été le déclic. Je voulais me sentir plus utile et je ne le regrette pas ». Avec ses nouveaux élèves, le programme Savanturiers, auquel Stéphanie avait déjà participé ces dernières années avec d’autres classes, est plus que jamais pertinent.

« La manière frontale de faire classe ne peut pas fonctionner avec les enfants, ils ont besoin d’apprendre dans l’action et de participer aux apprentissages ».

Cette année, sa classe de CM2 travaille sur le cerveau avec des mentors scientifiques spécialisés en neuroéducation.

La première année, le projet « Sur les traces de Louis Pasteur » (Savanturiers du vivant) avec Hélène Moreau, chercheuse en biologie cellulaire du système immunitaire a permis aux élèves de mettre en place des expérimentations et de formuler une véritable question de recherche : « Comment se protéger des microbes pathogènes ? ». Un problème visionnaire posé en 2018 par ces enfants de 10-11 ans… La classe a présenté le fruit de ses travaux au Congrès Savanturiers à Besançon et a même gagné le 2ème prix de la Main à la Pâte. Pour Stéphanie, les congrès sont les moments les plus marquants. « Les élèves préparent et présentent devant les recteurs, les inspecteurs, les autres enfants ; l’après-midi ils mènent eux-mêmes les ateliers. Ils arrivent à faire quelque chose de vraiment bien, de qualitatif, de réfléchi. Et ils sont fiers d’eux. » explique Stéphanie, que l’on sent émue et fière, elle aussi. Le programme Savanturiers permet aux enfants d’être pris au sérieux, de se sentir légitimes et en confiance, de découvrir la rigueur scientifique au contact de chercheurs, et de développer leur esprit critique :

« Les élèves ont une posture totalement différente, ils se posent des questions, sont curieux, remettent beaucoup de choses en cause. Ils sont vifs en classe ! C’est parfois fatiguant mais c’est très bien ! ».

La collaboration prend aussi tout son sens : les enfants expérimentent en groupe. En 2019, ils ont travaillé sur la Grande Guerre avec une historienne, Gaëlle Charcosset, à partir de lettres du grand-père d’un élève. Une véritable mine d’or qu’ils ont utilisée pour créer le compte Twitter de Léon le Poilu. À travers ce projet, ils ont appris à croiser les sources, à vérifier les informations, et ont même créé un escape game et monté une exposition. Stéphanie est investie, enthousiaste, passionnée quand elle parle de ses projets et de son métier. Le programme Savanturiers lui a d’ailleurs permis d’améliorer sa pratique professionnelle. « Grâce aux discussions avec les autres enseignants, avec les chercheurs, on collabore, on s’échange des lectures, des références, c’est très intéressant ». Par le contact avec la recherche notamment, elle a eu envie d’aller plus loin, de creuser certains sujets. En ce moment, Stéphanie lit Osez vraiment réussir ! Changez d’état d’esprit de Carole Dweck, ouvrage que des chercheurs lui ont conseillé: il est basé sur un travail de recherche avec des enfants du Bronx et montre que la vision que les enfants ont d’eux-mêmes influe sur leur réussite et sur leurs échecs. Stéphanie trouve ces questions passionnantes, et essaie d’ailleurs d’ouvrir les horizons de ses élèves : « en travaillant avec leurs mentors, ils découvrent le métier de chercheur, auquel ils n’auraient pas forcément pensé. » Stéphanie fait aussi régulièrement venir des étudiants en médecine ou en pharmacie dans sa classe. On la sent pleinement investie pour les enfants qu’elle accompagne, qu’elle souhaite voir s’épanouir et réussir à leur manière. En tant qu’enseignante, elle aussi a acquis un sentiment de compétence grâce au programme Savanturiers, et se sent plus légitime : Stéphanie a passé avec brio les examens pour devenir maître formatrice pendant trois ans. À son tour, elle va pouvoir transmettre des méthodes et des façons novatrices d’enseigner. « Je suis convaincue des Savanturiers donc forcément, j’en parlerai ! », lance-t-elle.

Découvrez le programme Savanturiers-Ecole de la Recherche  

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Un article de Marie OLLIVIER

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