Enseignante depuis 7 ans dans le master qui a vu grandir ses projets, Macarena-Paz Celume, alumni de la promotion 2015 du master AIRE, est restée fidèle à la communauté et aux valeurs du Learning Planet Institute. Elle est également responsable de la recherche pour l’un des programmes d’inclusion de l’Institut. Si la relation entre l’association et Macarena est aussi fructueuse, c’est grâce à une ambition commune : contribuer à la transformation de l’éducation.
Ce qui me guide c’est de réduire les écarts dans l’éducation. Pour cela, j’oeuvre à changer la conception de la réussite académique, à l’intégration des compétences psycho-sociales dans les parcours et à la valorisation des compétences sociales, émotionnelles, et de la créativité. En fait, je continue à développer le même projet avec lequel j’ai postulé au Learning Planet Institute, pleine d’espoir, il y a tellement d’années. C’est mon projet de vie.
L’INTERDISCIPLINARITÉ COMME ADN
L’histoire de Macarena-Paz Celume avec le Learning Planet Institute commence lorsqu’elle décide de faire sa thèse à Paris. D’abord déstabilisée par le cadre universitaire classique qui contraint à une discipline, elle n’en démord pas : «Mon principal obstacle était l’interdisciplinarité de mon sujet de recherche.»
L’interdisciplinarité fait partie intégrante de l’ADN de Macarena : plus jeune, elle déclarait vouloir être «comédienne, chanteuse, prof, astronome et psychologue.» Elle ajoute : « Et j’ai beaucoup de chance car c’est presque tout ce que je fais aujourd’hui ! Je chante avec un groupe, je fais du théâtre avec une troupe,je suis enseignante et je suis Docteure en psychologie.»
C’est cette même aspiration qui finit par la mener logiquement au Learning Planet Institute : « Un jour, j’ai reçu une réponse concrète qui me disait que mon projet était intéressant mais très interdisciplinaire. Du coup, j’ai bêtement tapé sur Google « recherche interdisciplinaire» et je suis tombée sur le Learning Planet Institute. Je n’en revenais pas que ça existe, et que ça existait en France !»
UN MASTER QUI PORTE SES ÉTUDIANT·E·S
Les inscriptions pour l’Ecole doctorale FIRE étant déjà clôturées, Macarena se tourne alors vers le master AIRE, spécialisé dans les Sciences de l’apprendre, d’Université Paris Cité, hébergé au Learning Planet Institute. Elle se donne un an pour affiner son projet de recherche et se nourrir de l’écosystème de l’Institut avant son doctorat en Psychologie. La chercheuse décrit alors le campus comme « un lieu où il est possible de découvrir d’autres façons de travailler, d’être ouvert au changement, de remettre en question ses opinions, d’élargir ses horizons afin de chercher de meilleures voies, dans tous les domaines possibles.»
« Ce master m’a ouvert tout un tas de perspectives. Tout d’abord sur ce qu’était véritablement l’interdisciplinarité.» De fait, le programme est enrichi par l’articulation de disciplines comme la psychologie, l’informatique, les sciences de l’éducation, le design, etc. Le master s’emploie à ne pas se limiter à un enseignement descendant et met en avant l’apprentissage par les pairs, ou l’apprentissage par le faire. « J’ai pu côtoyer des personnes qui venaient de partout (ndlr : le master AIRE compte 19 nationalités différentes), avec des parcours complètement différents, je me suis enrichie de ces rencontres et de ces projets.» Le petit effectif des classes du master (34 étudiant·e·s) permet un suivi constant et une personnalisation des apprentissages.
Ce qui rassemble les étudiant·e·s, c’est cette envie de faire bouger les lignes de l’éducation, d’innover dans l’enseignement et de changer les modes d’apprentissage : « Dans ce parcours académique, tout le monde travaille sur des projets différents mais nous nous rejoignons autour d’une ambition commune : celle de contribuer à l’éducation. »
Cet esprit d’entreprendre et cette volonté de faire bouger les choses que j’ai vécu là-bas, je l’utilise toujours aujourd’hui dans ma vie professionnelle et c’est cette même ambiance bienveillante que j’essaie de transmettre aujourd’hui aux étudiant·e·s du master dans mes projets.
La chercheuse crée alors des ateliers qui mêlent pédagogie active et théâtre (la pédagogie du théâtre) pour permettre aux enfants et adolescent·e·s d’exprimer leurs émotions tout en jouant avec leur créativité. C’est ce même projet qu’elle continue de mettre en place, 7 ans après, avec des partenaires de l’Académie de Paris et de Marseille, des collègues à l’INSPE d’Aix-en Provence, et avec ses étudiants à Aix-Marseille Université.
L’ÉCOSYSTÈME DU LEARNING PLANET INSTITUTE SOUTIENT LES PROJETS DE SES ALUMNI
Lorsqu’on intègre la communauté du Learning Planet Institute, on n’en sort pas une fois le diplôme en poche. Lors de leur formation, les étudiant·e·s sont encouragé·e·s à s’investir dans les clubs, dans les événements et la vie de l’Institut, ce qui leur permet de poser les premiers jalons de leurs projets professionnels : « Ce qui m’a aidé pour la suite c’est que j’étais bien identifié dans l’écosystème. Pas seulement en tant qu’alumni mais aussi parce que je donne toujours des cours au master en plus d’avoir pu participer à de nombreux projets durant mes études.»
Quand on lui demande quelles expériences au Learning Planet Institute ont forgé le parcours de Macarena, elle répond sans hésiter : « Commencer à enseigner là-bas ! Le fait d’avoir commencé à suivre les différents mémoires des différentes générations qui arrivaient à l’Institut, d’ainsi voir l’évolution des questionnements. Cela m’a énormément formé à l’enseignement universitaire.»
Au Learning Planet Institute, j’ai eu un véritable terrain d’expérimentation pédagogique, innovant et universitaire.
S’APPUYER SUR LA RECHERCHE POUR DÉVELOPPER DES PROGRAMMES D’INCLUSION
En plus de ses travaux de recherche de doctorat sur le développement de la créativité et des compétences socio-cognitives et émotionnelles, Macarena-Paz Celume rejoint en 2019 l’équipe Inclusion du Learning Planet Institute, en tant que responsable de la recherche et de l’évaluation des programmes.
« L’une des forces du Learning Planet Institute, c’est que tu n’es pas obligé·e d’avoir un parcours ultra-cadré comme on aime en France. Mais si tu arrives sur un projet, que tu as un état d’esprit qui colle bien, que tes compétences parlent pour toi, on te considère sérieusement.»
Les programmes d’inclusion au sein de l’Institut ont pour but d’accompagner les personnes très éloignées du marché du travail vers l’emploi ou l’entrepreneuriat. Ils se distinguent par l’apport de savoir-faire pédagogiques et des méthodes de recherche de l’Institut, et par la considération des enjeux du développement durable.
C’est ainsi que la chercheuse intègre la recherche des programmes Inclusion « qui a trois principes : compétence, intégration, éducation. Je coordonne les différents territoires sur lesquels est implanté le programme pour avoir un protocole de recherche commun au niveau national.»
UTILISER LA DÉMARCHE DE RECHERCHE-ACTION POUR S’ADAPTER AUX CONTRAINTES INDIVIDUELLES ET AUX RÉALITÉS DES TERRITOIRES
Pourquoi intégrer de la recherche dans un programme d’accès à l’emploi ? Car une des particularités des programmes Inclusion du Learning Planet Institute, c’est qu’ils s’inscrivent dans une démarche de recherche-action. Celle-ci permet aux chercheur·euse·s « d’avoir une photo du projet à un moment donné» et d’adapter les programmes en continu en fonction des retours du terrain et des recherches en cours. Cela garantit un accompagnement en adéquation avec les contraintes des territoires, des individus et permet aux bénéficiaires de se mobiliser davantage.
« La recherche-action nous a permis de voir s’il y avait des petits flops dans le projet grâce à des bilans et entretiens réguliers. Du coup, on a un état des lieux précis du projet, tout au long de son déroulement, ce qui nous permet de répondre rapidement aux blocages. L’équipe pédagogique peut améliorer alors les ateliers et s’adapter au mieux aux besoins de nos participant·e·s.»
Cette méthode porte ses fruits : « On observe des résultats, des changements significatifs entre les personnes qui entrent et qui sortent du parcours pédagogique. On constate une augmentation dans leur épanouissement, ce qui est très important puisque l’on se focalise beaucoup sur cette partie des caractéristiques psychologiques.»
De fait, l’équipe Inclusion a très vite fait le pari de ne pas limiter leur apport aux compétences opérationnelles mais aussi de travailler les « compétences émotionnelles et sociales, comme l’empathie, la ténacité, la curiosité et la créativité. Elles sont concomitantes à des compétences plus opérationnelles, pour développer un travail ou monter un projet. Elles permettent d’identifier ce que tu veux faire et d’identifier comment tu peux y parvenir.» On reconnaît là la patte de Macarena-Paz Celume.
Je suis persuadée que les métiers de demain auront besoin de gens créatifs, agiles, critiques.
Macarena ajoute : « La recherche-action dans un projet d’inclusion, cela permet de mettre en lumière d’autres problématiques qui vont au-delà du développement de compétences : le surendettement, la situation administrative, la mobilité, la garde d’enfant ou encore les discriminations. Ce sont des variables indispensables à considérer dans l’équation inclusion.»
Les équipes communiqueront bientôt leurs résultats : « On va montrer où en est notre projet et présenter le référentiel des compétences du XXIᵉ siècle lié à l’emploi que nous avons créé.»
Un tel parcours nécessite une incroyable volonté. C’est au quotidien que Macarena s’engage pour le développement émotionnel et social, pour changer les regards sur l’éducation et amener les individus à s’épanouir pour qu’ils puissent, à leur tour, changer les choses.
EN SAVOIR PLUS
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Découvez nos programmes Inclusion, qui propose des innovations pédagogiques pour accompagner les publics très éloignés du marché du travail (en portant une attention particulière pour les jeunes issus des Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville) vers l’emploi ou l’entrepreneuriat. Le but est de construire un parcours professionnel qui fait sens pour eux tout en intégrant les enjeux du développement durable.
Cette publication s’inscrit dans le cadre de la Chaire UNESCO « Sciences de l’apprendre», établie entre l’UNESCO et Université Paris Cité, en partenariat avec le Learning Planet Institute. Les idées et opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs. Elles ne représentent pas nécessairement les vues de l’UNESCO et n’engagent en rien l’Organisation.
Remerciements à Macarena-Paz Celume pour le temps qu’elle nous a accordé pour répondre à nos questions.