Learning Planet Institute actions to create the European Citizen science academy funded by the European Commission

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Learning Planet Institute researchers and Université Paris Cité are partners in the European Citizen Science (ECS) project, which just got awarded a 4M€ grant by the European Commission!

The project focuses on supporting, enlarging, and strengthening the European Citizen Science community through the establishment of a network and a series of actions. As highlighted in the grant proposal, “a key focus is on inclusivity, which will be achieved through dedicated actions such as engaging libraries affiliated to the Public Libraries 2030 network to attract underrepresented publics, as well as ad-hoc support to countries/regions lacking citizen science networks, platforms and policy recognition

CREATING THE EUROPEAN CITIZEN SCIENCE ACADEMY

The Learning Planet Institute main involvement will be creating the European citizen science academy. The Institute will develop high quality resources, activities and training events aimed at improving skills and knowledge for citizen science practitioners, civil society, public authorities, businesses, (in)formal and education establishments, and research funding and performing organizations.

Dr. Muki Haklay, our former short-term fellow and collaborator for many years, led the project design and submission from our side and will also be in charge of its execution for the Learning Planet Institute/Université Paris Cité. He will take advantage  of this opportunity to further strengthen the ties between his present institution, University College London and the Learning Planet Institute.

ENABLING OPEN SCIENCE AS THE FUTURE OF SCIENCE ACROSS EUROPE AND BEYOND

All consortium partners participating in this project strongly believe that open, citizen science is the future of science across Europe, a notion further validated by the funding obtained. We expect that the project’s scientific, societal, and policy impact will lead to securing Europe’s global position as a leader in citizen science throughout the entire research and innovation system. Furthermore the project aims to extend its impact beyond Europe by collaborating with the Global Citizen Science Partnership, a  network-of-networks that seeks to promote and advance citizen science for a sustainable world.

OPEN AND CITIZEN SCIENCE CENTRAL TO THE LEARNING PLANET INSTITUTE SINCE ITS CREATION

Both open and citizen science have been Learning Planet Institute’s governing principles since its creation and have been embodied in all the projects of our Research Collaboratory. Most notably, in the past the Learning Planet Institute was the French partner in the successful  “Doing It Together Science (DITOs)”, a 3 year European project which was completed in 2019 . The aim of DiTOs was to empower and engage citizens and policy makers in open scientific research and innovation. To carry on this engagement, The Learning Planet Institute is also one of the six partners of the transdisciplinary Crowd4SDG consortium. The program is an ongoing  Research and Innovation Action supported by the European Commission’s Science and promotes the development of citizen science projects with a focus on climate action.

The Learning Planet Institute is grateful for this opportunity to continue its engagement on these important topics and to shape  the next stages  for open and citizen science in Europe thanks to the Commission.

Juliette Millet, jeune chercheuse à l’École doctorale FIRE, présente sa thèse en 180 secondes !

LPI Photohe que 2020 QuentinChevrier Juliette Millet, jeune chercheuse à l’École doctorale FIRE, présente sa thèse en 180 secondes !

Le 22 mars a lieu la finale intra-universitaire de Ma Thèse en 180 secondes ! 14 candidat·e·s  s’affronteront devant jury et public pour décrocher le “Prix du Public”.  A cette occasion, Juliette Millet, doctorante à l’École doctorale FIREFrontières de l’Innovation en Recherche et Éducation”, présentera son travail de thèse intitulé « Modèles pour la perception des langues étrangères« .

L’ÉCOLE DOCTORALE FIRE REPRÉSENTÉE À LA FINALE PAR JULIETTE MILLET

Ma Thèse en 180 secondes permet aux doctorant·e·s de présenter leur sujet de recherche à un public de non-initié·e·s : un exercice délicat de médiation scientifique ! Chaque doctorant·e a, en effet, trois minutes pour faire un exposé bref, clair et souvent ludique de sa thèse. Après Camille Gaulon l’an passé, une autre représentante du Learning Planet Institute relèvera le défi : Juliette Millet !
En lice avec 14 autres candidat-e-s, elle présentera ses travaux lors de cette finale pour décrocher sa place en demi-finale nationale, sous les couleurs de l’Alliance Sorbonne-Paris-Cité.

COMPRENDRE LA PAROLE

Apprendre une nouvelle langue est une tâche ardue. Avant même de considérer le fait de se confronter à une nouvelle grammaire ou un nouveau vocabulaire, différencier les sons qui composent cette nouvelle langue est déjà une épreuve en soi.
La thèse de Juliette Millet aborde les biais de perception de sons qui compliquent l’apprentissage des langues : nous sommes parfois incapables de distinguer des sons non natifs : “Les japonais natifs, par exemple, quand ils apprennent l’anglais, présentent des difficultés à différencier le son /r/ (dans ‘right’) et le son /l/ (dans ‘light’).”

Réussir à prédire ces biais, à comprendre leur origine nous informe sur les règles qui régissent notre processus de compréhension de la parole.


Rappel de l’événement

Le 22 mars 2022 à 18h30
Suivre l’événement en live
(Complet en présentiel)
Informations


En savoir plus

L’École doctorale FIRE
Vidéo de « Ma Thèse en 180 secondes » de Camille Gaulon, 2021

Les collégiens de « The Schools Challenge » donnent vie à leurs projets pour une ville durable

DSC02964 Les collégiens de "The Schools Challenge" donnent vie à leurs projets pour une ville durable

Les collégiens de Joliot Curie, Stains et Iqbal Masih, Seine-Saint-Denis ! Les troisièmes, du programme The Schools Challenge, ont été accueillis au MakerLab du Learning Planet Institute pour donner vie à  leurs projets.

Le programme pédagogique de mentorat The Schools Challenge, mené par Savanturiers – École de la Recherche et J.P. Morgan, a pour mission de développer l’intérêt des collégiens de Seine-Saint-Denis aux sciences et au développement durable et à les encourager à s’emparer des problématiques urbaines et locales à travers la gestion de projet.

Pendant 6 mois, avec l’aide de leurs mentors Savanturiers et J.P. Morgan, les collégiens imaginent, conçoivent et proposent des solutions très concrètes pour mieux vivre leur ville et leur territoire. Fin janvier, avec la designer Roxane Philippon, les collégiens ont découvert tous les outils d’un fablab (imprimantes 3D, découpes laser) pour donner corps à leurs idées.

Mardi 15 mars, les élèves ont présenté leur projet devant un jury :

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LES TROISIÈMES CONSTRUISENT LEUR VILLE

L’équipe “Les Audacieux” crée une maquette de bus hydrogène en mettant l’accent sur le moteur pour illustrer la production d’hydrogène par électrolyse des eaux usées.

Prix : « Éloquence », pour la meilleure présentation orale.

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Les “Jaguars” prototypent un store isolant sonore pour les fenêtres afin de réduire la pollution sonore dans les villes.

Prix : « Élève-Chercheurs » pour le groupe ayant adopté le mieux la posture d’élève-chercheur.

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Pour les “Seven Silences” il s’agit de réduire la pollution sonore des voitures. Ils ont imaginé un boîtier pour réduire le son des moteurs. Pour cela, ils ont testé toutes sortes de matériaux afin de trouver ceux qui sont les plus isolants.

Prix : « Collaboration » est remis au groupe ayant adopté le mieux la posture collaborative.

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Sécurité routière pour l’équipe “Joliot Curie Innovation” ! En installant des capteurs de mouvements sur des lampadaires, des signaux lumineux sont projetés au sol pour prévenir les automobilistes de la présence d’un piéton !

Prix : « Orientation » est décerné au groupe ayant le mieux cerné les acteurs et les secteurs impliqués dans leur innovation.

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Pour le projet des “Baguettes”, les collégiens recréent un décor de rue pour tester leur idée de lampadaires intelligents. Des capteurs de présence permettent à ceux-ci d’adapter leur luminosité. Les lampadaires sont ainsi moins gourmands en énergie et réduisent la pollution visuelle.

Prix : « Idée » est remis aux « Baguettes » pour Solaris!
Ils représenteront la France lors de la finale internationale de « The Schools Challenge »!

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L’équipe ”Maladesh” va créer deux prototypes de bus ! Le premier sera doté d’un système d’aération de bus que le chauffeur pourra activer lorsque le CO2 sera élevé. Pour leur deuxième bus, les collégiens repensent son ergonomie pour fluidifier les mouvements entrée-sortie.

Prix : « Planification » pour la meilleure conduite de projet (faisabilité, business plan, etc.)

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INTERVIEW – UN LIEU DANS LEQUEL CHACUN PEUT CRÉER ET EXPÉRIMENTER

Philippa-Jane Blein, responsable des projets scolaires et Paul Monsallier, chargé de projet The Schools Challenge, nous expliquent le rôle essentiel de cette étape du programme au Makerlab.

Pourquoi est-il important que les collégiens fassent des maquettes de leurs projets ?

Paul Monsallier : La création permet la rencontre entre l’abstrait et le concret. Ces maquettes sont donc le fruit à la fois de leur réflexion et de leur capacité à matérialiser leurs idées. Cette approche a d’autant plus d’impact qu’elle est ludique.

Philippa-Jane Blein : Nous tous, élèves comme mentors et accompagnants, attendions avec impatience ce rendez-vous au Makerlab qui allait permettre de concrétiser toutes les idées qui avaient été développées et mûries au fil des 5 dernières séances.
Pédagogiquement, c’est un moment fort du projet où les élèves ré-investissent toutes les notions vues précédemment avec leurs mentors et se les approprient en construisant leurs prototypes.
C’est aussi un moment où les élèves commencent à changer de posture car ils savent qu’ils seront amenés ensuite à présenter et valoriser leur projet.. On introduit donc à ce moment précis une autre dimension, plus professionnelle, où les élèves prennent conscience qu’ils faut se mettre à la place du public qui va le découvrir et s’interroger dessus. Des séances de travail y seront dédiées avant la grande finale, avec la collaboration de notre partenaire Yolo Conseil et Coaching ainsi que des mentors J.P. Morgan.

Pourquoi le MakerLab est un lieu idéal pour cette réalisation ?

PM : Le Makerlab offre la possibilité aux élèves d’être témoin et d’expérimenter un espace peu ordinaire. Fort de ses machines high tech, telles qu’une découpe laser ou une imprimante 3D, le Makerlab est le théâtre de différentes approches de la créativité, entre expression personnelle et apprentissage par les pairs. Les élèves ont donc à la fois été guidés et acteurs de la création de leurs maquettes. Le Makerlab se veut un espace où le savoir se transmet entre tou.t.e.s et ce afin de créer une certaine horizontalité entre des personnes désireuses d’apprendre et de faire. Ceci demande donc de l’humilité face au processus de création. C’est cela que cet espace promeut, la solidarité dans l’accès à la création. Les élèves ont donc pu constater leur implication, celle de leurs mentors, et celle de l’encadrant technique dans le processus de création. Montrant ainsi que l’idée de collaboration et de partage existe dans la création.

Avez-vous eu des retours des élèves sur ces deux journées, lesquels ?

PM : Les élèves ont été conquis par la prouesse technique des machines, en particulier la découpeuse laser. Leurs idées ont rapidement pu passer de l’état de croquis à l’état d’objet. Le format de cet atelier a permis de mettre en avant leur imagination et leurs aptitudes manuelles. Les machines n’étant pas les seules à façonner les maquettes, les élèves ont pu y participer en utilisant le pistolet à colle afin d’assembler leurs différents éléments.
Cet atelier leur a donné l’occasion d’envisager la traduction d’une idée en objet de manière plus concrète et accessible.

PJB : C’est une des meilleures journées qu’ils ont pu avoir. Les collégiens sortent de leur quotidien, découvrent et manipulent des machines qu’ils n’ont, pour la majorité, jamais eu l’occasion de voir. Elle introduit par ailleurs la découverte de nouveaux métiers sur lesquels nous reviendrons par la suite autour de deux ateliers, avec notre partenaire JobIRL.

Les Savanturiers sont fiers des projets développés aujourd’hui ! Mais aussi d’avoir contribué à la sensibilisation aux sciences et d’avoir offert un espace de créativité et de construction.

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Liens utiles

Article posté originalement sur le site Savanturiers – École de la Recherche
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[COMMUNAUTÉ] Portrait de Jonathan Grizou, docteur en I.A et professeur

Jonathan Grizou4 [COMMUNAUTÉ] Portrait de Jonathan Grizou, docteur en I.A et professeur



RÉINVENTER LES APPRENTISSAGES, STIMULER LA CRÉATIVITÉ





Jonathan Grizou est docteur en intelligence artificielle. Grand curieux et passionné d’éducation, il a développé un projet d’ingénierie inversée au CRI*, afin de rendre sa thèse accessible à tous, par la conception d’un coffre-fort interactif qu’il fallait ouvrir à l’aide d’un code. Nouvelles manières de transmettre, interdisciplinarité, open-source : la vision du CRI ne pouvait que résonner avec la personnalité de Jonathan.


« Il y a de grands progrès à faire dans l’apprentissage des langues. L’objectif est de communiquer, et non d’écrire sans faire de fautes. »

Cette frustration, Jonathan la vit depuis qu’il est tout petit. « J’avais la chance de pouvoir comprendre vite, et les profs n’osaient pas nous dire quand ils ne comprenaient pas. » De ces réflexions enfantines nait une posture de professeur originale. Lors du premier cours que Jonathan donne au CRI*, il demande à un étudiant de lui apprendre un morceau à la guitare. « Le but était de relâcher la tension. L’idée que le professeur sait tout est trop répandue. Ce n’est pas vrai ! »

Mais remontons un peu dans le temps, avant l’arrivée de Jonathan au CRI. Petit garçon, il est curieux de tout et passionné de technologie. Il s’oriente logiquement vers une école d’ingénieur en électronique et en informatique, il fait aussi des stages où le vent le mène : Danemark, Suisse, États-Unis… Et sa propre curiosité le pousse à faire une thèse en intelligence artificielle à l’Université de Bordeaux sur… la curiosité chez les enfants, et plus exactement sur la manière dont on peut utiliser les robots pour étudier cette curiosité. La thèse de Jonathan obtient le prix Le Monde de la recherche universitaire. Passionné, il participe à des conférences internationales et lance des collaborations scientifiques avec des universités aux États-Unis, en Espagne et en Allemagne.

Au sortir de sa thèse, Jonathan explore un tout autre monde, tout en restant dans le milieu de la robotique. De la recherche, il passe à l’environnement startup avec trois amis chercheurs avec lesquels il co-fonde une entreprise. À l’été 2018, deux projets en émergent : Pollen Robotics, robots open-source spécialisés dans la manipulation et l’interaction avec les objets, et Luos, un système de communication décentralisé open-source pour la robotique.

« Culturellement, cette expérience était intéressante. Avec les co-fondateurs, on connaissait nos forces et notre complémentarité, mais le monde des start-ups est vraiment différent de celui de la recherche au quotidien ! »

Ces deux entreprises continuent à fonctionner, mais Jonathan décide en 2019 de quitter cet univers pour rejoindre le CRI, dont il a entendu parler par son directeur de thèse Pierre-Yves Oudeyer. Jonathan est séduit par l’atmosphère : « L’approche au CRI était moins traditionnelle, plus mixte, avec plus d’interdisciplinarité. Ce que j’aimais beaucoup, c’est qu’au même endroit, il y avait des enseignants, des chercheurs et des étudiants ». Il commence par une proposition de projet à la croisée de l’intelligence artificielle et de la biologie, avant de changer et de trouver ce qui le fait réellement vibrer. « Ce qui me frustrait, c’est que je n’arrivais pas réellement à expliquer mon travail, à amener ma thèse aux gens. » Jonathan conçoit alors un projet interactif pour expliquer sa thèse en intelligence artificielle au plus grand nombre. Il se dit : « Finalement, cette façon d’interagir, on peut la simplifier avec deux boutons. » Jonathan construit un coffre-fort transparent au MakerLab du CRI, avec un code dont il est difficile de trouver l’accès.

« Ces mois de conception furent très intenses pour moi, c’était un super challenge, j’ai appris à faire du web au CRI. »

cri vault front [COMMUNAUTÉ] Portrait de Jonathan Grizou, docteur en I.A et professeur
@JonathanGrizou

Jonathan pose son coffre-fort dans les locaux du CRI, et lance un défi aux étudiants : réussir, sans aide extérieure, à trouver le code pour ouvrir le coffre qui contient des chocolats ! Pendant ces quelques jours, Jonathan s’assoit et observe les interactions et les réflexions des étudiants. « Il y avait quatre niveaux de difficulté. Le premier a été résolu dans la journée par une jeune fille de 16 ans ! » Un moment marquant pour Jonathan. « Voir cette fille trop contente d’avoir trouvé le code, et sa maman avec elle, c’était génial ! ». Le chercheur note d’ailleurs que les plus jeunes sont les plus doués dans cet exercice : « Ils ont moins d’idées préconçues, moins de préjugés. »

Grâce à cette expérience par le jeu, de nombreux étudiants apprennent le fonctionnement des interfaces d’auto-calibrage et les concepts d’apprentissage automatique. « Tous les étudiants se sont prêtés au jeu, malgré leurs examens », se réjouit Jonathan, pour qui la philosophie du CRI résonne particulièrement. « Plus jeune, je trouvais que l’école, c’était par contrainte et non par curiosité. Au CRI, la communauté encourage l’apprentissage par l’action. » Jonathan a d’ailleurs donné un cours d’introduction à la robotique en master au CRI. En guise d’évaluation, le professeur organisait des conversations avec les étudiants, ce qui lui permettait de leur faire des retours constructifs sur la compréhension des concepts abordés.

Aujourd’hui, Jonathan poursuit son travail d’enseignant à l’Université de Glasgow, en Écosse. « Ils ont pris en compte mon parcours, même si le cadre est plus classique qu’au CRI ». Il donne un cours interdisciplinaire aux étudiants l’Université de Glasgow à Singapour. Jonathan y aborde le design, les sciences informatiques, la mécatronique. « Ce qui est bien, c’est qu’on leur demande d’être créatifs, de construire des prototypes physiques en équipe ». Aujourd’hui, les étudiants construisent des appareils à nettoyer les seringues pour les hôpitaux, mais Jonathan aimerait les faire travailler sur l’éducation. Les étudiants feraient des créations en public, qui participeraient à la conception de ressources éducatives pour des écoles, des parents, des élèves… Une idée dans la continuité de sa thèse, et de son projet au CRI.

Jonathan se sent bien et vrai dans son rôle actuel. Il mène des projets, est au contact des gens et fait en sorte que chacun puisse comprendre ses travaux, ainsi que ceux de ses étudiants, et que cela soit utile à tous. Il est aujourd’hui persuadé que tous les projets doivent être disponibles sur le web, en open-source.

« Quand on est hyper-spécialisé, on ne s’aperçoit pas que seules 200 personnes dans le monde sont intéressées par les mêmes sujets. Essayer de comprendre ce dont les gens ont besoin, et stimuler leur créativité en les faisant interagir, c’est vraiment ce que j’aime. »

En parlant de créativité, le coffre-fort de Jonathan a été présenté dans deux expositions d’art : lors de la Nuit Blanche à Paris, et au Ming Contemporary Art Museum à Shanghai.

* Le CRI est devenu le Learning Planet Institute en décembre 2021
Tout savoir sur sa transformation : https://news.cri-paris.org/news/le-cri-se-transforme-et-devient-le-learning-planet-institute/

Un portrait de Marie OLLIVIER

Le Learning Planet Institute engage son écosystème au service d’un bachelor tourné vers les transitions écologiques, citoyennes et sociétales

LPI DiscoveryDays2021 QuentinChevrier Le Learning Planet Institute engage son écosystème au service d'un bachelor tourné vers les transitions écologiques, citoyennes et sociétales

Le Learning Planet Institute accueillera, dès la rentrée 2022, la première promotion du Bachelor ACT – Apprendre à Conduire les Transitions. A l’initiative de CY Cergy Paris Université et l’ESSEC, le programme a pour objectif de former pendant trois ans des étudiants à devenir des professionnels de l’accompagnement et de la conduite de projet au service des transitions écologiques, citoyennes et sociétales. Les étudiants seront récompensés d’un double-diplôme des deux établissements, reconnu par l’État comme grade de licence. La formation accueille tous types d’étudiantes et d’étudiants, jeunes bacheliers ou étudiants en Licence souhaitant se réorienter. Ses critères de recrutement se basent principalement sur les expériences d’engagement déjà vécues par les jeunes, dans différents cadres (familles, association, lycée, club artistique ou sportif, service civique…).

Partageant, avec le Learning Planet Institute, une vision commune de l’interdisciplinarité, le Bachelor ACT base sa pédagogie sur les sciences sociales et humaines, les sciences de gestion, les sciences naturelles et appliquées.

La formation entre aussi en résonance avec nos pratiques pédagogiques : chaque étudiant construit son projet en accord avec sa personnalité tout en trouvant sa voie dans le collectif. Ainsi, la formation utilise des apprentissages qui ont fait leurs preuves au sein de l’institut : projets collectifs sur le terrain, modules d’exploration libre, séminaires, classes inversées, module en autogestion et accompagnement personnalisé.

Nous nous réjouissons de mettre à disposition l’écosystème du Learning Planet Institute aux étudiants du Bachelor ACT, qui profiteront ainsi de rencontres avec les étudiants des autres cursus, des chercheurs du collaboratoire ainsi que des membres de la communauté plurielle des acteurs du Learning Planet Institute. Nous sommes impatients de découvrir les futures synergies, collectifs et projets qui naîtront de cette alliance.


Pour plus d’informations, une Journée Portes Ouvertes sera organisée le 19 mars au Learning Planet Institute, 8bis rue Charles V, 75004 Paris

👉 Inscriptions à la JPO : https://airtable.com/shr6IB9TI3xbOd1Xs
👉 Websessions de présentation du Bachelor : www.bacheloract.fr/agenda
👉 Retrouvez toutes les informations sur le site dédié : https://bacheloract.fr/


What If our Debates Were Actually Constructive?

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By Marie Cécile Naves, French sociologist and political scientist who is the director of research at Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) and François Taddei, Director of the Learning Planet Institute, INSERM researcher, professor at the University of Paris, upcoming book Game Changing: Together Solving the Challenges of our Time, published by Calmann-Lévy, January 2022.

The pandemic was indeed a great equalizer in how it set everyone back to square one. Let’s take this as an opportunity to re-imagine how our societies are organized and how we co-exist, and let’s continue raising awareness everywhere about the need to reinvent ourselves. Be it for dealing with past policy choices or preparing for ones ahead, the world we are building back is going to require more sharing, dialoguing, and creating space for citizens’ conventions that inform the decision-making process. French philosopher Michel Serre reminds us that the word authority comes from the Latin augere meaning to grow, thus the debates that truly command authority are those that help us grow.

Unfortunately, as the French presidential election nears, substance is steadily trickling out of the public political debate. Instead, we’re seeing surpluses of showmanship, with candidates brandishing division, pessimism, and national nostalgia for bona fides. Questions addressing the great challenges of our time are getting eclipsed by base attempts to divert and entertain audiences. The increasingly dire needs of the disenfranchised in the wake of the pandemic and the looming ecological crisis are treated with a mere shrug. Those with authoritarian leanings continue eroding the checks and balances of government and undermining evidence-based knowledge and science. Positions of power are being fought over with increasingly hot blood. The pulse of democratic debate is dwindling, succumbing to scandal, insults, and lies.

French philosopher Sandra Laugier smartly calls democracy a “form of life.” Consider how deadly it can be to silence others, and we see the need to fight to preserve spaces for dialogue and defend traditions that encourage mutual listening between people with diverse expertise. The learning society is the blueprint for just that, i.e. building a common agenda for the common good through dialogue with individuals and the grassroots. It allows everyone to contribute to enriching the debate and establishing expertise.

In recent history, democracy has progressed through strong grassroots movements and advances in science. The home and the classroom are becoming more egalitarian spaces. Our lifestyles have been yoked with questions of pressing social and political importance. The political sphere has grown richer with an ever-increasing diversity of points of view, experience, expertise, and stories. There’s no going back now. All of us, no matter what age, deserve to be treated as contributing members to democratic society. The blueprint for civic participation in democratic institutions is in need of a make-over, as much as is democracy itself.

Going Fractal with Democracy

Fractals are a mathematical phenomenon discovered by the French-American mathematician Benoit Mandelbrot. They’re essentially structures that are identical at every magnitude. What if we could shape democracy to be fractal? It would be democracy that functions in the same way regardless of scale—local, municipal, regional, national, or international. Thankfully, democracy is already partially fractal simply by accident of the history of its development. Initially it could only extend to the city limits of Athens, but over time it continued scaling up to enfranchise ever larger swaths of the populous.

Many draw a causal relationship between the evolution of communication technology with the growth of democracy. The faster and farther information and laws were able to travel, the farther democracy could expand. Yet up until recently, political debate was always hindered by having to bring people together physically. Debates first rang out in agoras, then universities, courts, salons, academies, councils, clubs, and so on, but now with the Internet we can do away with physical limitations for the first time in history and host global debates without anyone having to leave their homes.

The creation of European citizenship was a crucial step in proving the possibilities of transnational democracy. Granting the rights laid out in the Charter of Fundamental Rights of the European Union to all European citizens gives us an idea of what global citizenship might look like. Many consider themselves global citizens, but that status comes with no rights per se, and you can’t vote in elections for a global governing body. The closest we come to global governing institutions are the United Nations, the IMF, the WTO, and others, none of which have elected bodies or citizens’ assemblies. Nonetheless, these bodies do decide on major global and economic issues, all without direct democratic input. It’s high time we re-outfitted global governance to accommodate forms of direct citizenship and direct expression of the people, that means anyone and everyone.

First, we need to see more ad hoc citizens’ assemblies. France experimented with its first such assembly in late 2019 and early 2020, the Citizens’ Convention on Climate Change. One-hundred fifty French citizens were drafted at random to represent French society in a months-long debate, the result of which was some 146 petitions on climate change proposed directly to the French executive. These petitions were then taken to the congress and ratified into French law as Resolution 2021-1104 on combating climate change and enhancing resilience to environmental degradation. According to one evaluation, some 78 of the 146 petitions were “partially” taken up while 18 were taken up in full. Hélène Landemore, professor of political science at Yale University and expert in deliberative democracy, sat in on the convention and has been vocal about its success. Not only did 150 French citizens get to make ambitious proposals directly to the government, but the convention helped raise awareness about climate issues among the population at large. Some 70% of French people reported greater awareness about climate issues following the assembly. If we could devise a global citizens’ convention on climate change, what kind of momentum could that create among the global population?

The second step we need to take is integrating more civic technology, or civic tech. These are digital platforms that allow government at every scale to survey opinion on public-policy decisions in real time. In short, they’re a catalyzer of direct democracy, but in order to be effective they must be transparent, i.e. open source. Platforms like allourideas or pol.is are very easy to use and already in use around the world. Allourideas has hosted tens of thousands of surveys and generated more than 42 million votes on surveys issued by the United Nations on sustainable development, the OECD on education, the city of Calgary, Canada on budgeting, and even New York City on the environment. Pol.is is a civic tech popularized by Audrey Tang, a Taiwanese “citizen hacker” and former leader of Taiwan’s 2014 Sunflower Movement. She’s now the country’s Digital Minister and in government she has deployed a whole series of surveying and deliberation tools that are now integral to the country’s democratic life. She explains how it works in her TED Talk, saying, “People are free to voice their ideas, and upvote and downvote each other’s ideas…. [but] everybody actually agrees with most things, with most of their neighbors on most of the issues. And that is what we call the social mandate.”

A third step is less so about technology as it is about mindset, something the Finns have devised called “humble government.” It essentially consists of abandoning top-down management in government in favor of a network model. There are four “conditions” that must be met in order for humble government to work. The first is achieving what’s called “thin consensus” on broad framework goals surrounding public policy, meaning establishing the values underpinning policy across the population. The second condition is delegating action to “key stakeholders” or highly qualified individuals who personally see to implementing reforms. Third is establishing feedback loops whereby key stakeholders can learn from each other on what has and has not been working as they roll out policy on however large or small a scale. The fourth and last condition is allowing the broad framework goals to undergo constant revision in light of new information and changing times.

Making the Enlightenment More Inclusive

While technology can’t fix the problem of suppressing voices in democratic debate, it can, when wielded properly, help to fight against it. The established system of representative democracy, i.e. allowing an elected official a few years in office to implement an agenda, will never change, but a lot of issues can and should be subject to consultation and surveying at a more regular clip. The New Enlightenment of the 21st century has to renew the great legacy of the old Enlightenment by making it more egalitarian and taking into consideration two things that weren’t around in the 18th century: the breakneck speed of the industrialized world (and in turn that of the decay of the planet) as well as globalization and the interconnectedness of all human experience. In short, the New Enlightenment must go from a mindset of having to a mindset of being.

There is no shortage of great ideas among the population just waiting to be heard. To connect every potential great idea with the right organizations and groups to turn ideas into game-changing initiatives, we have to create more “middleground” spaces where small-scale and large-scale actors can meet; more “massive open online debates” (MOODs) where ideas can become actions and where people from diverse backgrounds can work together to build a healthier future. On UNESCO’s International Day of Education, the “What If Learning Was a Celebration?” festival seeks to do just this. More and more voters are abstaining from elections in recent years, but that doesn’t mean potential voters don’t care about democracy. They’re simply going about expressing their democratic voices differently, i.e. by joining grassroots movements and effecting real change. For anyone looking to get voted into political office, you can no longer afford to ignore the new ways of doing things.


This article was originally published by The Conversation, read it in french.


[COMMUNAUTÉ] Portrait d’Edward Owusu Kwarteng, chercheur

Sans titre 4 [COMMUNAUTÉ] Portrait d'Edward Owusu Kwarteng, chercheur



EXPLORER ET CONSTRUIRE SA PROPRE VOIE





Edward Owusu Kwarteng est chercheur spécialiste des cellules souches et vaccinologue. Après des études au Ghana, il arrive au Learning Planet Institute (anciennement CRI) en 2010 pour le master en science (Master of Science, MSc.) Approches Interdisciplinaires du Vivant. L’institution lui donne le goût de la recherche, du voyage et l’envie de poursuivre ses recherches en thèse. Il en est très reconnaissant.


Edward est Ghanéen. Il passe sa scolarité dans son pays d’origine, et poursuit avec un bachelor en science (Bachelor of Science, BSc.) en mathématiques avancées au Laboratory Technology. Intéressé par la manière d’identifier les maladies et de lutter contre leur propagation, il fait des stages dans des centres de diagnostic en milieu hospitalier.

Au moment de choisir son master, Edward effectue des recherches sur internet et tombe sur le Learning Planet Institute* (CRI à l’époque). La description du programme correspond totalement à ses attentes. « C’est ce que je veux, c’est là que je veux être » se dit-il, comme une évidence. « Au Ghana, personne ne connaissait le CRI ». Edward passe un entretien avec Ariel Lindner, co-fondateur du CRI et Directeur de la Recherche, et est accepté en master Approches Interdisciplinaires du Vivant en 2010.

Enthousiaste, Edward quitte donc le Ghana pour Paris « C’était la première fois que je voyageais hors de mon pays ! C’était assez stressant et difficile. Je ne savais pas comment prendre le métro, le bus, je ne trouvais pas de logement… ». Pourtant, Edward se retrouve très vite dans un environnement accueillant et chaleureux.

Tout le monde était adorable, le groupe était très soudé. Il y avait beaucoup d’étudiants internationaux. Les étudiants français nous faisaient visiter la ville et nous donnaient des conseils. Je me suis senti à la maison.  

Les premiers examens représentent aussi une source de stress. « C’était très intéressant et très intense à la fois. ». Mais Edward les obtient tous haut la main. Il est nourri des différents profils et expériences de ses camarades de promotion. Certains viennent d’Indonésie, du Brésil, de France, certains étudient les fonds marins, d’autres sont aujourd’hui professeurs d’université en physique…

Tout le monde partait de zéro. On allait de l’avant ensemble. » Pour Edward, les présentations de groupe sont structurantes. « On a toujours beaucoup à apprendre de ses collègues. La manière dont on partageait nos idées était très particulière. Personne n’avait tort, tout le monde était respectueux et respecté. C’était assez unique.

En master 1, Edward fait un stage à l’Institut Gustave Roussy sur les espèces réactives, et notamment la manière dont elles se reproduisent. « C’était les débuts de la recherche. Je ne savais pas du tout comment en faire », lance Edward en riant. « J’ai tout appris sur le tas. C’était très stimulant. ». Les expériences de recherche partagées par les étudiants en doctorat avaient déjà motivé Edward. Les « vendredis interdisciplinaires » (Interdisciplinary Fridays) » permettaient aux doctorants de partager l’avancée de leurs recherches avec d’autres étudiants. Une expérience marquante pour Edward, qui ressortait chaque semaine inspiré de ces exposés. « Nous avions la chance d’échanger les uns avec les autres de manière informelle autour d’un verre. C’était très très riche. On ne s’ennuyait jamais car on avait toujours quelque chose de nouveau à découvrir. C’était aussi une manière de se faire de nouveaux amis ! » dit Edward, dont le sourire ne le quitte décidément jamais.

En master 2, Edward fait un stage à l’Institut Curie sur les causes des migrations de cellules. Parallèlement, il fait partie de l’équipe « Paris Bettencourt » à l’International Genetically Engineered Machine competition (iGEM), compétition internationale de biologie de synthèse organisée chaque année à Boston. « Nous avons lancé notre propre recherche avec nos idées, notre bibliographie… Nous avons formalisé nos expériences nous-mêmes. C’était très stimulant. » La participation à cette compétition donne aussi à Edward l’occasion de se rendre à Amsterdam et à Boston. Cela lui transmet le goût du voyage. « Nous avons présenté notre projet sous forme de poster à Boston et nous avons fini dans les 16 finalistes de l’iGEM. »

Edward fait aussi un stage de recherche au Centre de Recherche des Cordeliers, puis à l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (APHP) avant de partir pour Montréal et de se lancer dans un doctorat à l’Institut National de la Recherche Scientifique (INRS).

J’ai plus ou moins décidé de mon projet de thèse par moi-même. Ça me vient du CRI. Après le CRI, je n’ai jamais arrêté de penser comme une personne du CRI ! , dit-il en riant.

Pendant sa thèse, il découvre un mécanisme jusqu’alors inconnu qui montre que l’attrition des cellules souches sanguines est en partie responsable de l’immunosuppression dans les infections chroniques comme le VIH/SIDA. Cela renforce l’hypothèse selon laquelle les cellules souches peuvent être ciblées pour trouver un traitement contre les infections chroniques. Aujourd’hui, Edward est en post-doctorat au Children’s Medical Center Research Institute de Dallas, aux États-Unis, où il étudie les régulateurs métaboliques de la gravité des maladies au cours du vieillissement.

Le CRI a beaucoup fait pour moi. C’est au CRI que je dois la réussite de ma carrière. Je ne savais pas comment faire de la recherche. J’ai pu explorer mon propre chemin » explique Edward, très enthousiaste. « Si tu es vraiment intéressé, tu as tout ce qu’il te faut (interactions, cadre, matériel) pour devenir qui tu veux être. Je ne connaissais rien de semblable. Le CRI est rempli de penseurs indépendants et de bons esprits. J’aurais bien envie d’y retourner », conclut-il, un brin nostalgique.

* Le CRI est devenu le Learning Planet Institute en décembre 2021
Tout savoir sur sa transformation : https://news.cri-paris.org/news/le-cri-se-transforme-et-devient-le-learning-planet-institute/


Un article de Marie Ollivier

EURIP Graduate School students engaged in international discussions on care, education and ecology

lucas sandor r2eq85GLds unsplash scaled EURIP Graduate School students engaged in international discussions on care, education and ecology

In November, researchers, PhD students and Master students from the EURIP Graduate School participated in the symposium CARE in Montpellier organized by the Health  & Care Lab at Learning Planet Institute and the research group TEP Care. This international symposium gathers scientifics from different disciplines (litterature, arts, medecine, education, learning, psychology), practitioners (teachers, trainers, nursing) and students to exchange on caring, education and ecology.

The intent of the symposium to engage both researchers and practitioners was well received by students as they triggered interesting discussions with people that usually don’t meet. The students could hear from professional sharing their real-life experiences.

“I’ve met wonderful people and they share their experiences which were really inspiring : teaching arts at the hospital, integrating meditation into medical education, learning to farm during a master’s degree” Marion, PhD student.

The first two days of the symposium were dedicated to student-led events as workshops and round table discussions. One of the PhD students, Anne-Lise led a round table discussion as a scientist and enjoyed that she was able to switch positions from expert to attendee. “This dynamic created an open environment to explore scientific topics with a fresh look”, she says. The Master got a chance to present their work during short presentations. “One highlight was seeing the projects produced by young people. They gave eye-opening and inspiring looks into their experiences during the pandemic.” Nitia, Master student.

The Graduate School EURIP supports student engagement and promotes their participation in scientific conferences. With EURIP support, 6 PhD and Masters students and 2 researchers were able to attend and present their results:

  • Trauma-informed practices in Higher education, Nitia Davis Learning Planet InstituteUniversité de Paris
  • The wellness club, Paulina Juan Chong et Marine Dalle Learning Planet Institute – Université de Paris
  • Mental Health during pandemic, Mytam Mayo-Smith Learning Planet Institute – Université de Paris
  • Ouverture du colloque des chercheurs avec Agata Jackiewicz, Vice-Présidente en charge de la transition écologique (Université Paul-Valéry Montpellier), Aurélie Binot (directrice adjointe de la MSH-SUD) et les directeurs d’unités de recherche Fabrice Quero (ReSO), Frédéric Torterat (LIRDEF) et Franck Zenasni (LaPEA, Learning Planet Institute – Université de Paris)
  • L’expérience des tout-petits en temps de pandémie, témoignages en images avec le collaboratoire de recherche sur la petite enfance Premiers Cri représenté avec Lisa Jacquey, docteure en sciences cognitives, Learning Planet Institute – Université de Paris et Marion Voillot, doctorante en design, Learning Planet Institute – Université de Paris
  • Development of social and emotional competencies in primary school children through a drama pedagogy training: The Emoted Program avec Franck Zenasni, Professeur des Universités, LaPEA, Learning Planet Institute – Université de Paris & Macarena-Paz Celume, Docteure en psychologie, LaPEA Univ. Paris.
  • Table ronde Covid-19, care, éducation et santé: Franck Zenasni (modérateur), Professeur des Universités en psychologie, Directeur du programme Learning science (master AIRE), LaPEA Learning Planet Institute – Université de Paris, Emma Baïz, Chef de projet “Outreach & Pedagogy” au Learning Planet Institute, et Coordinatrice pédagogique nationale du projet Réalise tes Rêves, Lauréat du PIC 100% inclusion, Anne-Lise Dauphiné-Morer, Doctorante INRAE LaPEA Learning Planet Institute – Université de Paris; Muriel Mambrini, Directrice de recherche INRAE, Chargé de mission ‘Innovation’ au collège de direction d’INRAE, directrice de l’Ecole Doctorale ‘Frontières de l’Innovation en Recherche et Education’, Learning Planet Institute –  Université de Paris
  • Prendre soin sans ego, ce que les non humains nous apprennent avec Muriel Mambrini, Directrice de recherche INRAE Learning Planet Institute – Université de Paris, et Anne-Lise Dauphiné-Morer, Doctorante INRAE LaPEA Learning Planet Institute – Université de Paris

The conference was successful at bringing scientific and professional together to discuss topics around care. We hope EURIP students will be able to participate next year.

[COMMUNAUTÉ] Portrait d’Aurélien Peilloux, chercheur

Aure lien Peilloux Cre dit photo Marie Augustin [COMMUNAUTÉ] Portrait d'Aurélien Peilloux, chercheur



UNE CRÉATIVITÉ CONTINUE DANS TOUS LES CHAMPS





Aurélien Peilloux est auteur-réalisateur et chercheur. Le CRI lui a permis d’adopter l’approche globale qui lui est chère, sans se restreindre. Sa thèse en recherche-création, première du genre en France, lui a permis de lier son âme de chercheur à sa sensibilité d’artiste. Aujourd’hui, il réalise des films et enseigne la recherche-création dans différents établissements d’enseignement supérieur


Un après-midi de septembre chaud et ensoleillé. Aurélien Peilloux attache son vélo à un arbre de la place du Marché Sainte-Catherine et me rejoint sur la terrasse d’un café ombragé. La discussion peut commencer.

Dès le lycée, Aurélien souhaite devenir chercheur. Il est passionné de physique, et notamment des grandes théories du XXème siècle comme la physique quantique. Il fait une classe préparatoire, puis intègre l’École Supérieure de Physique et de Chimie Industrielles de la Ville de Paris (ESCPI – ParisTech), où il se forme de manière très transdisciplinaire à la recherche pendant trois ans. Il enchaine ensuite par un master en physique des particules à l’Université de Montréal. De retour en France, Aurélien décide d’élargir ses horizons à la biologie.

J’avais appris les équations que je voulais étudier, comme les diagrammes de Feynman, j’avais un bon niveau en maths mais je souhaitais adopter une approche plus transdisciplinaire. »

Aurélien débute donc un master 2 de biophysique, avec un stage à l’Institut Curie. Il y étudie la dynamique des interfaces entre les tissus, et cela l’intéresse beaucoup. À la fin de l’année, Aurélien réalise qu’il a énormément appris, mais se sent limité par l’approche ultra spécialisée propre à la recherche : « J’avais le sentiment d’être arrivé au bout d’un truc, et au début d’un autre… .

Entretemps, Aurélien s’est découvert un tout nouvel intérêt. Depuis quelques années, il fréquente les cinémas du quartier latin les soirs de semaine et tous les week-ends. « C’est devenu une habitude. J’ai appris à aimer ça au fur et à mesure, jusqu’à devenir un cinéphile passionné ». Avide d’en connaître davantage, Aurélien se plonge dans le milieu. Il profite de son séjour à Montréal pour contacter Micheline Lanctôt, actrice et réalisatrice québécoise qui en est alors à son dixième long métrage. L’accord entre eux se fait naturellement : Aurélien peut assister au tournage et, en échange, il explique la physique des particules à la réalisatrice ! Sur le plateau, Aurélien se sent comme un poisson dans l’eau : il parle à tout le monde, observe chaque détail avec attention. Il sent profondément qu’il est ici à sa place. Il passe alors le concours de la Fémis (École nationale supérieure des métiers de l’image et du son), qu’il réussit avec brio.

Seulement, le jeune homme de 23 ans avait déjà obtenu une bourse pour faire une thèse au CRI*. Il décide donc d’aller voir François Taddei pour lui expliquer que c’est l’amour du cinéma qui l’anime désormais, et qu’il renonce à sa thèse pour se consacrer pleinement à la réalisation cinématographique. François Taddei lui répond par une question : ne pourrait-il pas lier science et cinéma dans sa thèse ? Il laisse Aurélien y réfléchir.

« Je me souviendrai toujours de ma descente de la montagne Sainte-Geneviève à vélo après cette discussion. Je me sentais léger en réalisant la chance immense de pouvoir lier les deux sans me couper d’une partie de moi ! » dit Aurélien, dont les yeux brillent encore. « J’ai le CRI proche dans le cœur ».

Commencent alors quatre années d’exploration. Aurélien entame une thèse en recherche-création, domaine qui a vocation à produire de nouveaux savoirs à travers une pratique artistique en milieu universitaire. Cette alliance entre deux champs dont les modes de fonctionnement peuvent sembler antinomiques de prime abord ne pouvait que correspondre à Aurélien. Il faut dire qu’il est un fervent défenseur de l’approche holistique et complexe du monde, si chère à Edgar Morin – dont il apprécie d’ailleurs particulièrement l’ouvrage Science avec conscience (Seuil, 1982).

Aurélien déplore en effet la coupure aristotélicienne entre l’être et le monde, et plus encore en sciences. « Aujourd’hui, tu fais une pratique artistique ou tu es scientifique. Or, tu es habité par ce que tu fais quand tu es artiste, mais tu n’as pas le choix que de couper avec l’intérieur quand tu deviens chercheur. Le rapport des scientifiques aux émotions est très compliqué à cause de cette coupure propre à la méthodologie scientifique ». C’est la frustration qu’a ressentie Aurélien à la fin de son parcours en sciences. « J’ai fait une sorte de crise existentielle : la science n’était pas suffisante pour exprimer certaines choses que je ressentais… ». Pourtant, il est persuadé que les scientifiques gagneraient à se rapprocher de leurs ressentis.

François Jacob distingue deux sciences : la science de jour (rigoureuse, conquérante) et la science de nuit (dans le brouillard de l’incertitude, qui fait appel aux intuitions). L’une ne va pas sans l’autre !  explique-t-il, ajoutant que la créativité est continue.

La thèse d’Aurélien, novatrice dans le milieu de la recherche, est composée de quatre films et d’un manuscrit. « J’ai écrit ma thèse en deux mois, c’était un pur plaisir ! » Rédigée à la première personne, elle permet justement de laisser s’exprimer une subjectivité, des intuitions. Ses films sont des objets hybrides qui questionnent l’interface entre l’art et la science. Bien plus que vulgariser un concept scientifique, ils ont un double niveau de lecture : ils racontent une histoire teintée d’émotions, accessible à tous, mais ils créent aussi du savoir, par exemple en portant un regard critique sur l’univers de la science (Les Chercheurs, 2015), en s’interrogeant sur la nature de l’acte créatif (Les Cinq Sages, 2015), ou encore en cherchant à faire ressentir des concepts scientifiques au spectateur, à les exprimer à travers les propriétés d’une forme esthétique (Depuis que Manon m’a quitté, 2013).

Aujourd’hui, Aurélien Peilloux continue à réaliser des films, dont l’un est en cours de financement. Il est aussi chercheur associé à SACRe, premier programme doctoral de recherche-création en France créé en 2014 (alors qu’Aurélien était déjà en thèse au CRI). Il enseigne également au CRI et au Cycle Pluridisciplinaire d’Études Supérieures de l’Université Paris Sciences et Lettres (CPES), et est très touché par les travaux de ses étudiants. Aurélien évoque, ému, une création sonore réalisée par l’une des étudiantes de master autour des violences obstétricales. « Les émotions, la sincérité et l’honnêteté ressortaient de manière très puissante ».

En parfaite cohérence avec sa philosophie, Aurélien s’est totalement ouvert pendant ces deux heures de discussion. Artiste sensible et chercheur rigoureux, il voit son double parcours comme une véritable chance, qui lui a donné légitimité et confiance en lui. On comprend surtout qu’il s’est trouvé pleinement lui-même et qu’il a pu exprimer ses émotions, sans pour autant devoir rejeter la science. « Je suis très reconnaissant envers le CRI, c’est l’une de mes fondations. » Aurélien a d’ailleurs réalisé le docu-fiction Voyage au CRI en 2017. On y sent toute son affection pour le CRI,  devenu depuis le Learning Planet Institute.


Les « Et Si Nous » d’Aurélien

Et si nous refaisions corps avec le monde, et si nous retissions des liens avec le monde ?
Nous gagnerions beaucoup à avoir un rapport plus fluide avec notre vie émotionnelle, plus sensible, plus lucide. Être plus à l’écoute de soi-même et du monde. Connaître le monde, c’est se connaître soi-même, ça va ensemble.

*Le CRI est devenu le Learning Planet Institute en décembre 2020
Tout savoir sur sa transformation : https://news.cri-paris.org/news/le-cri-se-transforme-et-devient-le-learning-planet-institute/


Un article de Marie Ollivier
Crédit photo : @Marie_Augustin

Et si nous avions des débats constructifs ?

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Article écrit par François Taddei et Marie-Cécile Naves, publié pour la première fois dans The Conversation.

L’extraordinaire synchronisation de nos expériences due à la pandémie favorise une prise de conscience globale de l’urgence de nous réinventer et nous offre l’opportunité de transformer nos modes d’organisation. Cela suppose, en amont comme en aval des décisions politiques, de partager et d’échanger, et donc d’offrir les conditions nécessaires à des conversations citoyennes constructives.
« L’autorité, c’est celle qui grandit l’autre », selon Michel Serres. Un débat qui fait autorité, c’est donc un débat qui fait grandir.

Or, ce qui nous est donné à voir, à trois mois de la présidentielle française, c’est la pauvreté persistante du débat politique. La fascination renouvelée pour les idées excluantes, pessimistes, nostalgiques ne se dément pas. Des tentatives racoleuses de diversion par rapport aux grands défis de notre époque se multiplient. Comme s’il était possible de conjurer les demandes sociales et les grands bouleversements anthropologiques et écologiques amplifiés par la pandémie.

Aux tentations autoritaires qui s’efforcent de réduire le rôle des corps intermédiaires et des contre-pouvoirs et de disqualifier les savoirs critiques et la science, s’ajoute, en démocratie, la défense crispée des postes de pouvoir. Chaque jour prend corps le risque d’une disparition progressive des possibilités du débat démocratique, au profit d’une banalisation de la polémique, de l’injure, du mensonge.

Puisque la démocratie est une « forme de vie », comme le dit la philosophe Sandra Laugier, puisque la confiscation de la parole est mortifère, il est essentiel de se battre pour préserver des lieux de dialogue et défendre les formats favorisant l’écoute réciproque et l’expression de récits fondés sur des registres divers de compétences. Entendre ce qu’individus et groupes ont à proposer comme agenda commun suppose de bâtir une société apprenante où chacun participe à co-construire connaissances et reconnaissances.


Ces dernières décennies, sous l’impulsion de mouvements associatifs et de la recherche scientifique, la démocratie s’est étendue, gagnant les lieux de socialisation que sont la famille ou encore l’école. Les sphères du privé et de l’intime sont devenues politiques. La diversité des expériences, des points de vue, des savoirs et savoir-faire est une richesse dont la délibération politique aurait tort de se passer. Tout le monde, à tout âge, mérite d’être vu comme un véritable sujet politique. Comme la démocratie, la citoyenneté, du local au global, gagne à se renouveler.

Promouvoir une citoyenneté fractale

Les fractales ont été inventées par le mathématicien franco-américain Benoît Mandelbrot. Elles décrivent des formes géométriques identiques, quelle que soit l’échelle à laquelle on les observe. À quoi pourrait ressembler une démocratie fractale ? À une démocratie qui présente le même mode de fonctionnement à toutes les échelles. Elle l’est déjà en partie. Par son histoire : elle s’est d’abord développée dans des périmètres restreints avant, petit à petit, de s’étendre, en appliquant à des échelles toujours plus importantes ses principes fondateurs, et en s’ouvrant à un nombre toujours croissant de personnes.

À lire aussi : Bonnes feuilles : « La démocratie féministe, réinventer le pouvoir »

Cette évolution a eu partie liée avec celle des modes de communication. Plus on a pu diffuser des informations (et des lois) vite et loin, plus il a été possible d’étendre le champ démocratique. Mais la possibilité de débattre directement restait, elle, tributaire de la taille des forums, de la possibilité physique d’organiser des débats contradictoires. On a débattu dans des agoras, des universités, des tribunaux, des salons, des académies, des conseils, des clubs…

Internet a fait voler en éclat ces limites en offrant, pour la première fois de l’histoire, la possibilité d’organiser des débats à grande échelle, y compris à l’international.

En instaurant une « citoyenneté européenne », notre continent a effectué un pas important. Il octroie à tous les citoyens européens des droits formulés dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.


En revanche, vous pouvez, par conviction, vous déclarer « citoyen du monde », mais aucun droit ne sera attaché à cet état. Et aucune organisation mondiale n’est désignée par un suffrage direct. Les Nations unies, par exemple, ne comportent aucune « chambre des citoyens ». Du FMI à l’OMC en passant par les COP, les grands enjeux économiques, environnementaux et climatiques ne sont pas traités de manière démocratique. Il est grand temps d’enrichir ce système d’autres modalités d’expression et de prise de décision, à toutes les échelles.

Ouvrir les consultations

Première piste : la constitution d’assemblées ad hoc, sur des sujets spécifiques. La France l’a fait avec la convention citoyenne pour le climat. 150 personnes ont été tirées au sort, représentatives de la société française, et ont travaillé pendant plusieurs mois afin de soumettre des propositions au gouvernement, qui en a repris certaines dans le projet de loi « portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets ».

Selon un décompte réalisé par Le Monde, 78, soit 53 %, ont été « partiellement reprises » et 18 ont fait l’objet d’une reprise intégrale. Comme le souligne la politiste Hélène Landemore, spécialiste de la démocratie délibérative :

« Les 150 citoyens ont rendu des propositions ambitieuses et permis aussi de médiatiser les enjeux climatiques : 70 % des Français disent aujourd’hui connaître ces propositions. »

Il serait intéressant d’observer l’élan porté par une telle initiative en vue d’un mouvement plus global : une future assemblée citoyenne mondiale sur le climat, par exemple.

À lire aussi : L’intelligence collective au cœur des enjeux politiques et sociaux

Deuxième piste, les technologies civiques (« civic tech »). Il s’agit de plates-formes numériques qui permettent de collecter des données à toutes les échelles, y compris très grandes, d’organiser la confrontation des idées, l’évaluation des propositions et, in fine, d’aider à la décision.

Transparentes (open source), des plates-formes comme All Our Ideas ou pol.is sont très faciles à utiliser et le sont déjà par des millions de personnes. La première héberge des dizaines de milliers de consultations et a suscité, par exemple, plus de 42 millions de votes autour de questions soumises par les Nations unies (sur le développement durable), l’OCDE (sur l’éducation), la ville de Calgary (pour son budget participatif), ou encore celle de New York, qui s’en est inspirée pour faire émerger plusieurs projets en matière d’environnement.

À lire aussi : Dans notre monde numérique, comment réinventer le débat démocratique ?

La seconde a notamment été popularisée par Audrey Tang, « hackeuse citoyenne » de Taïwan, ex-leader du « mouvement des tournesols » en 2014, aujourd’hui ministre. Elle a déployé toute une série d’outils de consultation et surtout de délibération qui font aujourd’hui partie intégrante de la vie démocratique du pays. Ainsi, explique-t-elle, « les gens sont libres d’exprimer leurs idées, de voter pour ou contre les idées des autres ». Mais on découvre qu’ils « s’accordent sur la plupart des choses, avec la plupart de leurs voisins sur la plupart des questions. Et c’est ce que nous appelons le mandat social ou le mandat démocratique ».

Le temps du « gouvernement humble »

Une troisième piste relève non de la technique mais de la méthodologie ou de l’état d’esprit, c’est ce que les Finlandais appellent le « gouvernement humble ». Il postule que la résolution des problèmes complexes commence par interroger les enjeux structurels et culturels de la prise de décision politique afin de renoncer à la décision verticale pour un « modèle en réseau ».

La mise en œuvre de cette humilité suppose quatre conditions.

  • La première consiste à rechercher un consensus, fût-il minimal, sur les objectifs poursuivis et les valeurs communes qui le sous-tendent.
  • Deuxième condition : donner de l’autonomie aux différentes entités appelées à mettre en pratique la réforme.
  • Troisième condition : des boucles de rétroaction au sein desquelles circule tout ce que les parties prenantes apprennent en appliquant la réforme.
  • Quatrième et dernière condition : la possibilité de réviser la réforme en permanence, dès lors qu’une situation ou une connaissance nouvelle remettent en cause ce qui a été décidé.

Si la technologie ne constitue pas la solution au problème de la confiscation de la parole démocratique, elle est un outil qui, bien utilisé, contribue à le résoudre. Et s’il demeure logique et raisonnable de donner aux élus le temps de mettre en œuvre leur programme sur plusieurs années, de nombreux sujets peuvent et doivent être soumis à discussion et à des formes de vote à un rythme bien plus soutenu.

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Editions Calmann-Lévy

Les nouvelles Lumières doivent donc actualiser leur formidable héritage dans un contexte égalitaire et au regard de deux notions ignorées au XVIIIe siècle : l’accélération (et la finitude de la planète) et la simultanéité des expériences humaines (la mondialisation). Et nous aider à passer d’une logique de l’avoir à une logique de l’être.

Les propositions ne manquent pas. Faire le lien entre la myriade d’initiatives ou de volontés individuelles qui existent et les entités capables d’agir à une large échelle nous invite à multiplier les espaces intermédiaires (middle grounds), des massive open online debates (MOOD), où les idées se transforment en actions, où des personnes d’horizons variés co-construisent des futurs possibles.

À l’occasion de la journée internationale de l’éducation de l’Unesco, le festival « Et si apprendre était une fête ? » en fournit une autre occasion. L’abstention, grandissante, n’est pas (seulement) un signe de dé-participation citoyenne. De multiples autres manières de s’engager dans la vie collective se déploient, dans toutes les générations. Celles et ceux qui aspirent aux responsabilités politiques ne doivent plus les ignorer.


Le dernier livre de François Taddei, « Et si nous ? Comment relever ensemble les défis du XXIᵉ siècle » est paru aux éditions Calmann-Lévy, en janvier 2022. Chez le même éditeur, Marie-Cécile Naves est l’autrice de « La Démocratie féministe. Réinventer le pouvoir ».

François Taddei, Chercheur Inserm, directeur, Learning Planet Institute et Marie-Cécile Naves, Docteure en science politique, chercheuse associée au Learning Planet Institute)

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.