La licence Frontière du Vivant – Une formation interdisciplinaire où l’approche pédagogique développe des esprits curieux et autonomes

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Entretien avec Magali Mas, Maître de Conférences en biologie à Université Paris Cité, enseignante dans la Licence Frontières du Vivant au Learning Planet Institute.

Qu’est-ce qui vous inspire et a motivé votre parcours ?

J’ai toujours été attirée par deux secteurs d’activités : la biologie médicale et l’enseignement. J’étais convaincue qu’un jour il me faudrait choisir entre l’une ou l’autre voie. Je n’avais pas conscience de leur complémentarité évidente. J’ai validé un cursus universitaire classique : Bac scientifique, LMD à l’Université Paul Sabatier (Toulouse 3). J’ai effectué ma thèse dans un laboratoire de l’INSERM. Ma première expérience dans l’enseignement s’est déroulée en seconde année de thèse : j’ai assuré des TD et TP de génétique mendélienne. Une révélation. Dès lors, j’ai orienté mon parcours dans l’objectif de devenir Maître de Conférences. Enseigner et chercher représente une charge de travail et un investissement important. Un double métier. Mais je garde un excellent souvenir de toutes ces années. Émulation scientifique, réflexions passionnantes, partage et transmission du savoir. Enseigner une thématique sur laquelle on travaille permet de prendre du recul sur son projet de recherche, de l’aborder sous un autre angle, de développer une vision différente.

J’ai obtenu un poste de maître de Conférences à l’Université René Descartes (Paris 5) – actuellement Université Paris Cité. Je participe toujours à des travaux de recherche à l’INSERM. Ma charge d’enseignements s’est enrichie et diversifiée au fur et à mesure des années, et représente maintenant une part importante de mon activité professionnelle. J’enseigne dans différentes composantes et UFR, la biologie cellulaire et moléculaire, la génétique, l’immunologie, les méthodologies…

ENSEIGNER DIFFÉREMMENT

Que vous apporte le fait d’enseigner à la Licence FdV (LFdV) ?

Enseigner est une vocation. Exercer cette profession est tout sauf linéaire. A l’image de la société, les publics évoluent. Un enseignant actualise sa méthodologie : il se réinvente, adapte sa pédagogie, innove, expérimente des outils pédagogiques parmi une multitude qui sont à sa disposition (nouvelles technologies…).

J’ai intégré la licence Frontières du Vivant il y a 6 ans. Je suis actuellement professeur de biologie, responsable d’UE, coordinatrice de projets et jury de sélection. J’apprécie la diversité de ces fonctions.

A la licence Frontière du Vivant, les étudiants deviennent « acteurs » de leurs apprentissages. Ces derniers ne s’effectuent pas de façon unilatérale suivant un schéma vertical de l’enseignant vers l’étudiant. On assiste à une refonte de la position de l’enseignant vis-à-vis de ses étudiants. Les échanges en sont d’autant plus enrichissants et formateurs, à la fois pour les étudiants et pour les professeurs. Quand on est passionné, on l’est encore plus. C’est un cercle vertueux.

Les particularités – ou multiples facettes – d’une formation telle que la Licence Frontières du Vivant ne pourraient exister sans l’investissement et le professionnalisme de toute une équipe – David, Virginie, Typhaine, Patricia, Mahendra et autres enseignants, coordinateurs pédagogiques, responsables de licence, responsables d’UE et responsables de projets….. Autant de personnalités et de compétences diverses qui concourent à la dynamique de la Licence.
Ici, le « travailler ensemble » prend toute sa dimension.

Diriez-vous que vous avez une plus grande liberté d’enseigner ?

Oui. Les conditions pour enseigner et étudier à la licence nous permettent de bénéficier d’une liberté d’innovation, de proposer des approches pédagogiques différentes propices à un travail de qualité. Le budget de la Licence contribue à construire des enseignements théoriques et pratiques de très bon niveau. Les faibles effectifs de chaque promotion (environ 30 étudiants) permettent de proposer un suivi quasi-personnalisé. Nous connaissons chacun de nos étudiants.

Nos échanges sont fréquents. En fin de session, les étudiants font un retour sur le contenu, la forme, la qualité des enseignements qu’ils reçoivent. Cela contribue à améliorer notre méthodologie.
Les échanges au sein de l’équipe pédagogique sont également réguliers afin de permettre une articulation et une cohérence des enseignements notamment ceux pluri- et interdisciplinaires. En tant qu’enseignants, nous sommes accompagnés et soutenus. C’est avec plaisir que nous aboutissons à la concrétisation de nos objectifs pédagogiques.

Quels outils pédagogiques innovants mettez-vous en place au sein de la Licence ?

Enseigner ne se limite plus uniquement à une transmission des savoirs mais également à l’acquisition de compétences à la fois disciplinaires (plus particulièrement pluridisciplinaires et interdisciplinaires à LFDV) et transversales. Apprendre à apprendre, s’ouvrir au monde, développer la curiosité et la créativité permet d’accroître le champ des possibles.

La classe inversée. Les étudiants ont déjà pris connaissance de leur cours en arrivant en classe. Cette dernière se déroule sous la forme de questions-réponses, certaines notions complexes sont à nouveau expliquées.

Les méthodes d’auto-évaluation ou d’entrainement en ligne. Les étudiants peuvent ainsi vérifier “en temps réel” l’acquisition des connaissances.

La construction de projets pluri- et inter-disciplinaires. Des projets de recherche s’articulant autour d’une problématique en biologie, sont confiés aux étudiants sur 1 ou plusieurs semaines. Pour mener à bien ces projets, les étudiants doivent associer à la dimension biologique des notions en chimie, statistiques et bio-informatique .

La mise à disposition de cours magistraux enregistrés. La possibilité d’écouter plusieurs fois un même cours peut contribuer à une meilleure compréhension des notions abordées. Ce dispositif s’accompagne ensuite d’un échange avec les étudiants afin de répondre à leurs questions.

A l’aide des différents outils pédagogiques et méthodologiques, les étudiants prennent rapidement conscience qu’ils sont acteurs de leurs apprentissages. Ils acquièrent les compétences du « savoir apprendre » et deviennent de plus en plus autonomes.

Enseigner à la Licence FDV, dans les locaux du Learning Planet Institute, m’a permis de découvrir le service SAPIENS. Ce service d’accompagnement de pédagogie universitaire, a répondu à mes besoins. Je souhaite améliorer, faire évoluer mes enseignements. SAPIENS permet de valoriser l’implication et la motivation des enseignants à se former à la pédagogie et à transformer leurs pratiques d’enseignement.

Vous aviez donc déjà les bases pour l’enseignement à distance auquel vous avez été obligée de vous soumettre cette année. La pandémie vous a tout de même poussée à adapter vos méthodes. Que retirez-vous de cette période ?

Avant la pandémie, j’enseignais peu en distanciel. Donc, je ne peux pas vraiment dire que j’étais préparée à une telle situation. Au cœur de la crise sanitaire et de ses confinements, les enseignants ont dû très rapidement (1) modifier leur façon d’enseigner et (2) réfléchir à maintenir la motivation des étudiants. N’oublions pas que cette période a été très anxiogène pour tous. La détresse psychologique et/ou matérielle des étudiants était palpable dans les différentes composantes universitaires.

Nous avons dû nous adapter à des conditions nouvelles d’enseignement. Par exemple, j’ai découvert la plateforme JoVE (Journal of Visualized Experiments) qui nous permet de pallier à l’impossibilité d’effectuer des travaux pratiques en présentiel. Il s’agit d’une banque de plus de 10 000 vidéos qui expliquent notamment les concepts, les techniques et méthodes expérimentales scientifiques. Cet outil didactique est très complémentaire d’un cours magistral ou de Travaux Pratiques.

La politique d’accompagnement des étudiants au sein de la Licence FDV a permis que ces derniers soient « moins » impactés. Des « debriefings » ont été effectués très régulièrement.

UNE LICENCE PLURI ET INTERDISCIPLINAIRE QUI FAVORISE L’EXPÉRIENCE

Quelles sont les spécificités d’une formation interdisciplinaire ?

Dans la LFDV, les « barrières » entre les disciplines sont « supprimées ». Si les étudiants doivent savoir travailler ensemble, les enseignants des différentes disciplines en font tout autant.

Dans un premier temps, chaque discipline est enseignée individuellement afin d’acquérir un socle de connaissances théoriques. Cette « base » permettra ensuite à l’étudiant de construire une réflexion dans des projets pratiques intégrant plusieurs disciplines.

Un projet de plusieurs semaines a notamment été mis en place et intègre des concepts à la fois de biologie, chimie, bio-statistiques et bio-informatique.

La Licence est “orientée projet”, pouvez-vous nous en dire plus ?

Les étudiants travaillent sur de nombreux projets pratiques « sur site » au sein du Learning Planet Institute mais ils effectuent également des stages intégrés à leur cursus dans des laboratoires en France ou à l’étranger. La formation à LFDV inclut toute une réflexion sur le monde professionnel dont feront partie nos étudiants.
La Licence FDV est une chance.

Pouvez-vous décrire un exemple de projet de recherche pluri- et interdisciplinaire à la LFDV ?

Par exemple, en L1, nous proposons un projet de recherche pluridisciplinaire qui se déroule en plusieurs séquences tout au long de l’année universitaire. Patricia Busca, directrice des études, David Jung, coordinateur pédagogique de la L1, Mahendra Mariadassou, professeur de mathématiques-biostatistiques, Ernest Mordre, professeur d’informatique, Yohann Corvis, professeur de chimie et moi-même coordinatrice du projet et professeur de biologie ainsi que d’autres enseignants vacataires ou moniteurs se sont investis dans ce projet. Le monde du vivant est abordé à différentes échelles : histologique, cellulaire puis moléculaire. Les étudiants initient une réflexion scientifique alliant plusieurs disciplines puis répondent à la problématique posée par une approche pratique.

DÉVELOPPER LA CURIOSITÉ INTELLECTUELLE ET LA CAPACITÉ À TRAVAILLER ENSEMBLE

Vous faites partie du jury de sélection des futurs étudiants de la Licence. Les étudiants ont-ils une “particularité Learning Planet Institute” ?

La LFDV est très sélective puisqu’il n’y a que 30 places par promotion. Dans la Licence FDV, les candidats doivent avoir la capacité de suivre un rythme de travail soutenu. Les enseignements étant pluridisciplinaires et ouverts sur le monde, les candidats doivent posséder un bon niveau en sciences (biologie, physique-chimie et mathématiques) et en anglais. La motivation, la curiosité scientifique, l’esprit créatif et l’envie de travailler en groupe sont également recherchés.

La capacité à collaborer, à travailler ensemble est-elle essentielle ?

C’est primordial à la Licence. Il s’agit d’une des compétences transversales sur laquelle nous travaillons. Les travaux de groupes sont fortement encouragés.

Le parcours de vie de l’étudiant compte-t-il autant que son expérience scolaire ?

Tout à fait. Étudier en Licence FDV représente une charge de travail conséquente. Le niveau du dossier scolaire est évidemment pris en compte dans la sélection (notes, appréciations des professeurs, recommandations….). Parallèlement, les expériences périscolaires, les centres d’intérêt et le parcours de vie du jeune lycéen qui candidate sont considérés avec la même attention. Nous portons une attention particulière aux candidats boursiers, ou bénéficiant d’aménagements spécifiques.

En conclusion, comment résumeriez-vous la Licence ?

Les publics étudiants évoluent à l’image d’un monde professionnel en perpétuel mouvement. Les objectifs et contenus pédagogiques de la Licence FDV répondent aux impératifs sociétaux, à leurs enjeux et leurs contraintes. Et quelle satisfaction d’observer la réussite des étudiants dans la poursuite de leurs études et de leurs parcours professionnels !

[COMMUNAUTÉ] Portrait de Fanny Gouel, étudiante

Fanny Gouel 1 [COMMUNAUTÉ] Portrait de Fanny Gouel, étudiante

S’ENGAGER EN TOUTE SENSIBILITÉ, TISSER DES LIENS




Fanny Gouel termine sa troisième année de licence « Frontières du Vivant ». Elle en ressort déjà grandie, confiante, et avec de nombreux projets en tête, pour des structures hybrides qui cassent les silos. Fanny souhaite ainsi favoriser le vivre-ensemble et construire une société plus juste. Rencontre avec une étudiante sensible et engagée.


Fanny est à Marseille quand nous nous rencontrons. Une ville que la Parisienne de souche affectionne particulièrement : « C’est très pollué et très sauvage à la fois. Il y a beaucoup de nature dans et autour de Marseille. » Fanny a découvert la ville en mars dernier, en faisant son stage au LICA, Laboratoire d’Intelligence Collective et Artificielle. Cette SCOP (société coopérative) à la gouvernance partagée sensibilise aux questions sociales, numériques et écologiques en accompagnant des organisations (associations, entreprises) et en mobilisant l’intelligence collective afin de construire des projets coopératifs et pédagogiques. Le tiers-lieu du LICA, le 15, est un « Tiers-Lab des transitions » en construction, que Fanny co-pilotait dans le cadre de son stage.

« Ce lieu souhaite incarner un petit écosystème et être un espace d’expérimentation. Je m’y sens vraiment bien. Il y a un jardin de 6000 mètres carrés et les gens qui travaillent ici sont des couteaux-suisses multitâches, capables de travailler en groupe et curieux de tout. »

La curiosité, c’est ce qui caractérise Fanny depuis son plus jeune âge. Adolescente, elle est intéressée par de nombreux sujets et souhaite intégrer Sciences Po ou une prépa BL après le lycée, pour garder une certaine multidisciplinarité. Déléguée en classe de terminale, elle entend une professeure évoquer la licence Frontières du Vivant lors d’un conseil de classe. Quelques recherches plus tard, Fanny décide de postuler, et elle intègre le programme. À la rentrée, elle participe à un moment fondateur : la semaine d’intégration à Bidart, dans le Sud-Ouest. « Je ne connaissais vraiment personne ». Les étudiants passent leurs journées et leurs soirées ensemble, à faire des ateliers scientifiques, des ateliers de design, d’intelligence collective, à jouer, à faire de la musique, à boire des verres… Dans cette atmosphère privilégiée, Fanny règle certains de ses inconforts pour ressortir de la semaine plus confiante en elle et dans le collectif.

« Ici, on partait tous du même niveau. Ces moments nous ont permis d’interagir, de discuter de ce qui se passait en nous… ça m’a beaucoup touchée (…) Le dernier jour, j’ai pleuré comme pourrait le faire un enfant à la fin d’une colo ! »

Le programme d’intégration fédère les étudiants de la promo Oxygène (8ème promotion et 8ème élément chimique du tableau périodique) et pose les bases des travaux qu’ils réalisent en groupe tout au long de l’année : « On a beaucoup bossé et passé du temps dans des salles sans profs jusqu’à tard le soir. On a partagé des choses que tu ne partages parfois pas avec des amis que tu as depuis cinq ans. C’est très fédérateur. Pendant le Covid, on s’est vraiment entraidés. Pour beaucoup, on était de vrais piliers les uns pour les autres. »

Le programme Frontières du Vivant est une licence bien particulière selon Fanny. Les étudiants y font de la biologie, de la physique, des maths, les cours sont exigeants et le planning dense. Mais ils apprennent aussi à être autonomes, créatifs, à contacter des chercheurs… « Cela m’a déstabilisée dans le bon sens du terme ». Au sein de la licence, l’accent est mis sur le chemin, la méthode scientifique, plutôt que les résultats et les connaissances strictes. « C’est une expérience stimulante et émancipatrice ». Fanny a ainsi entièrement choisi son sujet de recherche en stage à l’université Paris-Saclay l’année dernière, sur la relation que les urbains entretiennent avec la biodiversité qui les entoure. L’étudiante a aussi initié et organisé en 2019 avec quatre autres jeunes une Journée pour le Climat : « On s’est donné beaucoup de mal. On avait un budget prédéfini et on pouvait en faire ce que l’on voulait, on avait carte blanche. » dit-elle, encore enthousiaste. L’événement, qui s’est déroulé dans les locaux du Learning Planet Institute (anciennement CRI), a rencontré un franc succès puisqu’il a rassemblé plus de 300 personnes qui ont pu assister à des interventions de l’ingénieur agronome Marc Dufumier ou du chercheur en neurosciences cognitives Thibaud Griessinger, à des conférences sur le 0 déchet et l’économie circulaire, ou encore à une menée par le Shift Project. Le public a également participé à des ateliers de la  Fresque du Climat et du jeu de rôle « HeatWave in MyCity ».

Aujourd’hui, Fanny et d’autres alumni se mobilisent pour la licence Frontières du Vivant, dont les financements vont s’arrêter en 2024. « Nous sommes conscients de la chance d’avoir connu cette formation et d’avoir pu y prendre part, saisir toutes les opportunités que celle-ci peut nous offrir, et que c’est pour cela que nous aimerions vivement qu’elle perdure pour les générations d’étudiants à venir ! »

Fanny a développé une vraie capacité d’adaptation ces dernières années. « Je ne sais pas exactement ce que je vais faire mais ça ne me fait pas plus peur que ça. On va être amenés à changer de métier, à devoir s’adapter. J’apprends à prendre les choses comme elles viennent. » Elle a aussi plus confiance en l’avenir. « Avant, j’étais une personne très stressée. C’est probablement parce que je n’étais pas au bon endroit… » Avec le Learning Planet Institute et le LICA, Fanny a trouvé des environnements qui lui correspondent. « J’aime les structures hybrides qui partent dans tous les sens. », explique-t-elle d’un air malicieux. Elle est particulièrement épanouie lorsqu’elle peut construire des ponts pour une société plus solidaire et écologique : rapprocher le monde de l’éducation et celui de l’entreprise, le social et l’écologie, le politique et le citoyen… Et malgré un stage de recherche passionnant l’année dernière, elle souhaite aussi faire du terrain, avoir un vrai lien avec d’autres personnes.

« J’ai besoin de faire quelque chose dans l’action, dans l’impact direct ».

Fanny aime beaucoup le rôle de facilitatrice, qu’elle découvre dans le cadre de formations à l’intelligence collective au LICA:

« Faire attention à ce que tout le monde prenne la parole, assurer un design, se mettre au service du groupe, c’est passionnant. » Fanny, à la grande intelligence émotionnelle, voit aujourd’hui sa sensibilité comme un atout : « Au CRI (Learning Planet Institute), on peut faire des sciences sans mettre les émotions de côté, et je trouve cela vraiment important. Si on pouvait accepter les émotions, les sensibilités de chacun et chacune, pouvoir être entièrement nous et fiers de nos sensibilités, et être dans l’écoute et le partage de cela, le monde irait sans doute déjà mieux. »


Un portrait de Marie OLLIVIER

Débat : Et si nous et nos sociétés entrions dans nos « secondes vies » ?

s h gue CjMwAu4 OqY unsplash Débat : Et si nous et nos sociétés entrions dans nos « secondes vies » ?

Article par François Taddei, publié pour la première fois dans The Conversation.

Confucius disait que nous avons deux vies et que la seconde commence quand on comprend que nous n’en avons qu’une. Et si c’était vrai non seulement de chacune et chacun d’entre nous mais aussi de nos institutions, de notre démocratie, de notre espèce même ?

Et si nous n’étions pas invulnérables ? C’est l’une des grandes leçons du Covid-19. Accepter notre vulnérabilité constitue le premier pas vers la prise de conscience, collective, qu’éduquer à la compassion, transmettre nos expériences de solidarité sont essentiels. C’est également un moment opportun, pour la décision publique, de considérer le sujet du soin et de l’attention à l’autre, du « care », comme prioritaire.

Les écarts entre les gagnants et les perdants ne cessent de se creuser, et la pandémie a aggravé le phénomène. La foi dans la méritocratie en serait-elle responsable ? Cet idéal, associé au fonctionnement régulier des institutions démocratiques, à la croyance dans l’autonomie et la liberté d’action et de décision des citoyennes et citoyens, est en réalité fortement inégalitaire, conduisant les sociétés occidentales à ce que le philosophe américain Michael Sandel a nommé une véritable « tyrannie du mérite ».

Au final tout le monde perd à ce que cette illusion perdure, même les gagnants, parce que, pris dans une compétition perpétuelle, ils ont rompu avec l’idée de prendre soin, y compris d’eux-mêmes. Le sentiment d’une légitime supériorité nourrit la conviction de mérite. Aux États-Unis, en France et ailleurs, les élites sont très largement issues d’une reproduction sociale où le poids de l’héritage, en termes financiers ou de parcours, est considérable.

À de nombreux égards, la méritocratie a remplacé l’aristocratie et cette logique finit par nourrir le mécontentement, le découragement, voire le ressentiment et la frustration, qui conduisent à la colère, à la violence et au populisme..

Pour une éthique de l’humilité

Afin de se recentrer sur le bien commun, il est essentiel de passer de la compétition à la coopération, de réduire les inégalités et de rompre avec une logique d’exploitation des autres et de la planète. L’éthique de l’humilité que Sandel appelle de ses vœux est davantage favorable au bien commun. Le contexte actuel nous y invite plus que jamais. Notre vulnérabilité collective, nous la pressentions. Longtemps marginaux, les travaux et discours sur la fragilité de l’écosystème terrestre et de la biosphère avaient, dès avant la pandémie, gagné de larges couches de l’opinion. Le Covid-19 a amplifié le phénomène : c’est en cela que nous changeons, si ce n’est de monde, du moins d’époque.

Nous en avons pris conscience, à toutes les échelles : individuelle voire intime avec les effets des restrictions de nos vies sociales et affective, et même collective et globale à travers les multiples effets de la crise sanitaire sur l’organisation de nos écosystèmes, de nos économies, des espaces que nous habitons. Nous avons surexploité la planète, épuisé la biodiversité et le retour de bâton est proportionnel au sentiment de toute-puissance qui nous a mus pendant des décennies.

Une grande ligne de partage politique et géopolitique est, dès lors, mise au jour. Le choix que nous devons, ensemble, opérer, est simple. Beaucoup, déjà, parmi les « méritants », s’affolent : la peur d’une perte des repères cache mal la crainte de voir disparaître des privilèges et de s’effriter des entre-soi de sociabilité, de pensée, de pouvoir. Et cependant, ce qui est révolutionnaire, c’est de mettre du care dans chacune de nos activités et de reconnaître son caractère irremplaçable. C’est être davantage dans la compassion à titre individuel, autrement dit dans la compréhension des émotions de l’autre, mais c’est aussi et, surtout, rompre avec les logiques structurelles de domination.

Comme l’a souligné la philosophe Sandra Laugier, qui avait dès 2005 codirigé un ouvrage intitulé Le Souci des autres, éthique et politique du care :

« Le fait que des individus s’occupent d’autres, s’en soucient et ainsi veillent au fonctionnement ordinaire du monde, tout cela va de soi en temps normal, on ne le voit pas. Il y a quelque chose extrêmement nouveau dans le fait de prêter attention aux personnes dont on tenait pour acquis qu’elles étaient là pour servir, et dont la fonction apparaît aujourd’hui comme centrale dans le fonctionnement de nos sociétés »

C’est donc un projet politique dans lequel tout le monde a à gagner, à long terme, parce que nous sommes tous affectés. Tous, nous sommes nés on ne peut plus vulnérables, et nous le restons.

La lutte contre la pandémie rend ainsi plus urgente et sensible la prise de conscience de nos interdépendances. Quand nous échouons à mener une (géo)politique équitable de diffusion des vaccins et des traitements, nous en payons le prix collectivement. Des poches de virus subsisteront et, tôt ou tard, nous reviendront comme en boomerang.

Nous sommes également dépendants des autres espèces (biodiversité) et des facteurs physico-chimiques de notre environnement (ozone, climat, pollution dans les villes, etc.). Nous sommes tous embarqués sur le même navire, et, à l’échelle de l’univers, c’est un bien frêle esquif.

Ce sont donc de nouveaux récits, de nouvelles règles, de nouvelles lois que nous devons rédiger, destinées à protéger les mécanismes par lesquels nous prenons soin les uns des autres et de la planète, en tant qu’individus et en tant que sociétés. Inévitablement, cela nous conduit à repenser, à refonder le projet des Lumières : vise-t-il la satisfaction des intérêts de quelques-uns ou bien du plus grand monde ? Si l’on regarde les effets autant, voire plus que les intentions, il est clair que le compte n’y est pas.

De nouvelles Lumières, plus inclusives

Les grandes crises mondiales accroissent la nécessité d’un dialogue international, interculturel et intergénérationnel. Il y a encore loin de la prise de conscience aux actes. Et cependant, les exemples, à travers le monde, de la mise en pratique de ces maximes sont nombreux dont nous pouvons nous inspirer. L’« Ubuntu », par exemple, est une notion issue de l’Afrique méridionale qui renvoie à cette idée de gratitude, de « care » et d’interdépendance. Elle dit en substance : « je suis ce que je suis grâce à vous » ou « je suis par ce que (parce que) nous sommes ». Une autre manière de le formuler pourrait être : « il faut tout un village pour élever un enfant ». La transmission est donc un levier majeur de cette nouvelle manière d’appréhender le réel.

Mais ces sujets sont absents des programmes de notre méritocratie où les jeunes sont en compétition les uns avec les autres pour les savoirs d’hier. Et, cependant, nous pouvons les former à coopérer entre eux pour relever les défis d’aujourd’hui et inventer le monde de demain. On pourrait, de notre côté, les inviter à discuter de nos vulnérabilités ou de nos différences de point de vue sur une même réalité (par exemple en leur demandant de dessiner un objet puis de reconnaître que le dessin des autres, pour différent qu’il soit, représente bien la même chose).

Et si nous invitions les jeunes (et les moins jeunes) à jouer à des jeux et participer à des activités (en famille, à l’école, dans nos associations, nos universités, nos organisations) où l’on ne gagne que si tout le monde gagne ? Et si nous organisions des Olympiades de l’engagement où l’on reconnaîtrait leur capacité à contribuer au bien commun ?

Alors que va s’ouvrir l’année européenne de la jeunesse, nous pourrions inviter à compléter le programme Erasmus qui favorise la rencontre entre jeunes de différentes nationalités. Et si nous favorisions la rencontre de « l’étranger », tout ce qui tend à nous le rendre familier, permet de promouvoir la tolérance et le vivre ensemble ? Et si nous prenions conscience que nous appartenons à des communautés emboitées et même à une très grande famille qui inclut tous les êtres vivants et que nous devons apprendre à prendre soin de chaque membre de ces communautés ?

Faire preuve de compassion est non seulement bon pour ceux qui en bénéficient mais aussi pour ceux qui contribuent à apaiser la souffrance des autres. Cette approche individuelle se double d’un enjeu politique, collectif : il s’agit de contribuer à définir de vrais projets de société.

Les pays qui ont le mieux résisté aux premières vagues de la crise du Covid sont dirigés par des femmes qui, par leur expérience, ont su dire « nous sommes en care », alors que bien des hommes se sont crus en guerre. Des politiques qui, comme Jacinda Ardern en Nouvelle-Zélande, prennent soin des plus vulnérables contribuent à apaiser les maux de nos sociétés sont aussi largement réélues. Et si nous nous en inspirions en cette année électorale ?


Le prochain livre de François Taddéi, « Et si nous ? Comment relever ensemble les défis du XXIᵉ siècle » paraîtra aux éditions Calmann-Lévy, en janvier 2022.

François Taddei, Chercheur Inserm, directeur, Learning Planet Institute.

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

What If Society Started Living its “Second Life”?

s h gue CjMwAu4 OqY unsplash What If Society Started Living its “Second Life”?

By François Taddei, Director of the Learning Planet Institute, INSERM researcher, professor at the University of Paris, upcoming book Game Changing: Together Solving the Challenges of our Time, published by Calmann-Lévy, January 2022.

Confucius said that we have two lives, and the second begins when we realize we only have one. What if this were true not only of each of us individually but of us as a society—as a species even?

What if we weren’t invincible? If there’s been any silver lining in the Covid-19 experience, it was that we had to acknowledge and accept our vulnerability. For us individually, that meant realizing that functional societies are founded on solidarity with one another, and for political leaders, it meant coming to terms with the need for compassion is in policy making.

The gap between rich and poor is wider than ever and only widening in continuing onslaught of Covid-19. To rub salt in the wound, it’s increasingly becoming clear that the infrastructure of inequality is, ironically, our ironclad belief in meritocracy. Democratic societies are thought to be natural meritocracies because when people are able to operate on their own free will, the hardest workers will rise to the top. Yet this is far from the reality. The reality resembles more what American political philosopher Michael J. Sandel refers to as the “tyranny of merit” where meritocracy fosters a lose-lose situation for everyone involved. The so-called winners in such a system ultimately wind up dehumanizing themselves because the competitive landscape they dwell in renders them completely out of touch with their inner selves, let alone those of others, and the so-called losers in the system are thought to “deserve” their place, which can only stoke resentment. The world over, we see that class mobility is largely a myth, with the effects of inheritance of wealth and lack of intermarriage between classes being large determinant in one’s individual success. The meritocracy is essentially a new kind of aristocracy, fueling feelings of discontent, disillusionment, and resentment for those occupying lowlier “stations” in society. Sandel concludes that the rise of populism should come as no surprise to anyone.

Towards an Ethics of Humility in Public Policy

In order to bring real equal opportunity back into focus, we need to ditch the competitive mindset and for a more cooperative one. Sandel talks about humility as an integral part achieving the common good. Following the demonstration of vulnerability that Covid-19 has afforded us, we should all be feeling more apt to practice a little humility. Those in the community of climate activists were feeling very keenly the vulnerability of our planet, and this was long before the pandemic hit. At least now with Covid-19, no one can deny the feeling. That’s been the most significant change between the pre-pandemic world and now. Perhaps not everyone is yet on board, but there’s no denying the times have changed. Social-distancing and other health guidelines put restrictions on our social and emotional lives individually, and as a society the virus has put even further strain on our ecosystems, economies, and the cohesion of our communities. Our current feeling of vulnerability now is only proportional to the feeling of omnipotence that brought us to this critical juncture.

Our local communities are deeply divided, as is the geopolitical community at large, yet the choice we have to make is so simple, so unavoidable. Many, especially the so-called winners in our meritocracy, are least willing to change the status quo because they feel they have too much to lose. Yet the revolution we need couldn’t be easier to instigate, and we can only benefit from it. It’s making compassion a foundational tenet of every aspect of our lives, both inside and outside the halls of government. It means being more compassionate individuals and adopting a position of empathy when interacting with other. As a society, it means abandoning the mindset of dominion over the earth and so-called losers in our alleged meritocracy. The pandemic revealed to us that, rather than laws and government, what truly makes the world function is living with concern for others’ well-being and treating them with empathy. The front-line workers during the pandemic, the healthcare supermarket workers we took for granted in pre-pandemic times, now appear to us as the most crucial piece to our society’s ability to function properly. Compassion is a very old idea that today takes on a brand-new political significance because of the unprecedented global awareness of our interdependence. When one group or population is treated with a lack of compassion, we all lose in the end. Pre-pandemic, the single uniting experience of vulnerability and dependence on others was in our shared experience of infancy. Now we see that we remain vulnerable and in need others throughout our lives.

Interdependence is also more threatening than ever. If we don’t distribute vaccines and medical equipment equitably, the whole planet will continue to suffer. Variants develop in persons who are unvaccinated, which generates new waves of infection. Eroding biodiversity and our dependence on other species (most likely) got us into this mess, proving that we’re also dependent on other species, as much as we are dependent on the environment to survive. We’re all aboard the same ship, an interconnected earth, and she’s a tiny vessel indeed when looked at in comparison with the vastness of our galaxy, let alone the universe.

We need new shared stories to inspire us, new rules, new laws to ensure the integrity of our systems for caring for ourselves, others, and the planet. What I’m really calling for is a renewal of the Enlightenment. Does the old Enlightenment serve the interests of the few or the many? Regardless of its good intentions, is has not born out equitable outcomes.

The New Enlightenment Will Be Decentralized, Inclusive, and Ecological

To tackle the global crises we face, there’s more need than ever for international, intercultural, and intergenerational dialogue. The road from awareness to action is a long one indeed, but fortunately there are so many examples throughout the world of people taking action to guide us there. You may even know some of these people in your own life; they seem to bring to life the philosophy from South Africa much beloved by Nelson Mandela, Barack Obama, and others, the Ubuntu philosophy. The word Ubuntu is often translated “I am because you are,” expressing the notion of gratitude, compassion, and interdependence all bound up together. It’s somewhat similar to the proverb “It takes a village to raise a child,” which has been attributed to a number of different African cultures, basically expressing how communal transmission of knowledge is the path to enlightenment. That’s the blueprint for the New Enlightenment, only the community will be global.

The meritocratic tradition in education is founded not on transmission of knowledge but on competition in memorizing facts produced in bygone eras. Young people are an everlasting source of hope. Let’s reorient their education to teach them to collaborate with each other to equip them with the means to tackle the world’s most pressing challenges and map the future. There are already exercises out there to teach children how to empathize with their classmates. One involves asking every child to draw a common household object, say a glass bottle, then comparing all the drawings. They see how, though each drawing represents the same object, each representation is so different from the next, a metaphor for empathizing with different points of view. We likewise recommend gamifying learning for young and old learners alike such as by creating a kind of Olympics of community engagement where teams can win prizes based on their excellence in collaborating on projects that contribute to the common good.

Compassion on the Campaign Trail?

The European Commission has declared 2022 the European Year of Youth. There’s no better opportunity to fortify the Erasmus exchange program as it’s more crucial than ever for young Europeans to make contact with so-called “foreign” cultures as a way to build a more tolerant and peaceful future, but it’s not just the communities of Europe that are dovetailed; what’s true of Europe extends to every community around the globe such that we truly are one massive, interdependent family, making it so crucial to learn to care for each member of our human family.

Showing compassion isn’t just beneficial for those on the receiving end. It also helps those on the giving end to step outside themselves and their own problems and therein put their suffering in perspective. Treating others with more compassion is something each and every one of can do starting right now, and new shared stories that unite the interdependent human community can make it a priority to do so. To us, we see the new stories embodies in the people leading the countries that have held up the best against the virus. If you notice, they are primarily led by women. It’s as if, while male leaders seem to only usher in periods of warring states, women are ushering in periods of caring states. Take the incredible success of New Zealand Prime Minister Jacinda Ardern. Her policy of caring for the most vulnerable in society has helped soothe larger ills in society, and it won her re-election by a landslide. As many set out on the campaign trail in 2022, what if they could take inspiration from these female leaders and run on a platform of compassion?


This article was originally published by The Conversation, read it in french


Who’s in Your Personal Pantheon?

alex motoc YkuQSYeljxA unsplash Who’s in Your Personal Pantheon?

François Taddei, Director of the Learning Planet Institute, INSERM researcher, professor at the University of Paris, upcoming book Game Changing: Together Solving the Challenges of our Time, due out January 2022 published by Calmann-Lévy

For anyone who’s been to Paris, you likely didn’t miss the Panthéon, a big neoclassical building, dome and all, that looks down from a hilltop in the Latin Quarter. The inscription over the portico reads Aux grands hommes la patrie reconnaissante, “A grateful nation honors its great men,” the sole hint you’ll get that housed within the building’s crypt is a national mausoleum containing the remains of some of France’s greatest scientists, military commanders, writers, activists, and thinkers since the Enlightenment. Today we’re reminded once again just how outdated and unfitting that inscription is, as the remains of Josephine Baker are officially transferred to the mausoleum, the sixth woman to enter the Panthéon and the first ever black woman.

The ancient Greek pantheon was the set of their major gods. Revolutionary France, newly emboldened after storming the Bastille and guillotining the monarchs, wanted to erect a physical pantheon to honor the secular equivalent of its gods, i.e. the great thinkers of the moment. To paraphrase Hegel, who was a young man during the French Revolution, you make history when you’re the first to articulate something humanity needs but doesn’t know it yet. Josephine Baker was not only a world-class artist but an intrepid French Resistance agent during WWII and a leading activist voice for racial harmony. Whenever another figure gets reinterred in the Panthéon, the power of collective memory grows and our sense of Enlightenment identity gets renewed.

But who decides who belongs in the Panthéon? The short answer is the French president, but the political mood of the moment factors in heavily, which is to say presidents make the decision out of a feeling of pressure from society. Exhuming someone’s body to be placed in a national mausoleum cannot be taken lightly, and in French politics there’s perhaps not a more presidential action one can make in office because the political message is without equal.

The remains of Josephine Baker now rest in the Panthéon. The political message is one of art, inclusion, and liberation. She will be the sixth woman to be laid in the Panthéon, 26 years after the first woman ever was inducted, Marie Curie—that’s six women to 70 men.

Heroes, Regardless of Gender

The roughly 14-to-1 ratio just goes to show you how unrealistic it is to expect a tradition that started before Napoleon became Napoleon to keep pace with modern times. Nonetheless, it’s important to talk about the great figures who inspire us, and I’m not talking about at the state level but in our own personal lives. In French it’s becoming popular to talk about such-and-such person as being in your “personal pantheon,” meaning that person has marked your life and changed the way you think. Said person doesn’t necessarily have to be deceased, and though there’s rarely full consensus from your audience when you name someone in your pantheon, it always sparks a good bit of repartee on culture and ideas. While the neoclassical Panthéon stands there in brick and mortar on a hilltop, I somehow find the personal pantheon more concrete and even more democratic.

The fact is that the number of heroes in our time serving the common good and countering adversity with generosity is vastly greater than 76. What’s more is that nothing could be further from their minds than being honored in a national mausoleum. Perhaps you’re familiar with Israeli honorific “Righteous Among the Nations” reserved for non-Jews who risked their lives during the Holocaust to protect Jews from extermination. Nicolas Winton was one of them, referred to as the “British Schindler” for conducting the rescue of 669 children, most of them Jewish, the night before the Nazis invaded Czechoslovakia. And he didn’t like to talk about it much in his lifetime. “There are all kinds of things you don’t talk about, even with your family,” he once said. “Everything that happened before the war actually didn’t feel important in light of the war itself.”

Winton died in 2015, but he was certainly not the last of his kind. Martin Maindiaux is another dauntless and selfless individual in the Winton vein. He runs the non-profit Enfants du Mékong (“Children of the Mekong”) in southeast Asia raising money to build schools and fund sustainable-development projects for impoverished children and communities along the Mekong River. Another is Dominique Pace, who in 1992 co-founded the non-profit Biblionef, which operates in over 90 countries providing impoverished children in slums and rural areas with free books. Frédérique Bedos is yet another, who founded The Imagine Project to help create professional-grade documentaries for big-impact, low-budget initiatives that deserve more visibility than they can afford. Their work helps raise awareness about people like Sister Ventura, a Mexican sister of charity who for the past thirty years has been working with pygmy populations in the northern Congo as their survival is threatened by the country’s rapid urban development.

Another altruistic filmmaker is director Flore Vasseur, whose documentary Bigger Than Us follows young people from different countries all over the planet punching well above their weight as they pursue major justice initiatives at the grassroots level. The website for the film is far from a gratuitous promotional device but rather offers visitors an opportunity to connect with the initiatives showcased in the film and become embedded in a global activist community. Memory Banda, a young Malawian girl, is one of the many heroes featured in the film. At the age of 22, she defied her community’s local custom of raping pubescent girls to initiate them to womanhood by getting her country to outlaw the practice and even raise the age of consent to 18. If you think you’re too small to start a revolution in your own community, watch Derek Siver’s TED Talk on how to start a movement and you’ll see it’s easier than you think to change the landscape and shape the future.

Sharing Stories

Whether it’s Memory’s or Winton’s story, they inspire us because their work goes beyond their immediate geographic and political context to say something greater about humanity—that in the face of so much evil, when the smallest among us raise our heads from the sand, revolutions can happen. National mausoleums are fine and all, but it’s important for us to have a living pantheon in our hearts that we can share with those around us. A necessary reminder here is that, unlike the Greek pantheon, ours are secular pantheons of human beings whose work and lives can and should be held to the utmost scrutiny. Infallibility has no place in a democracy.

People enjoy researching their genetic ancestry. Building a personal pantheon is a way of tracing your intellectual ancestry, understanding where your mind and attitudes come from and on whose shoulders you stand to see farther than they ever could. Take the time for private reflection on these figures, but your personal pantheon is by all means something to be shared and celebrated with the communities you’re a part of, and those communities can even construct their own pantheons. Religions have temples and relics dedicated to saintly figures, sports teams have memorabilia and halls of fame for great players; we need our own spaces and occasions for celebrating the great figures in our own lives.

The United Nations may have indirectly provided us with an opportunity to do just that with their designated days for celebrating social values. The one you’re likely to be most familiar with is March 8th, International Women’s Day, but there are nearly 200 others, occasions to come together and build communities around different issues. Most recent was World Children’s Day on November 20th. March 20th is the International Day of Happiness, an opportunity not just to be happy but to celebrate people who make you happy. Most of these days of celebration come and go without our noticing because there’s no formal celebration organized around them, but we can take these days of awareness-raising and make them our own celebrating people from our pantheons, people who pushed us to dream bigger, to make a difference, to help the disenfranchised, to be the voice of the voiceless, to build communities, to start movements, etc. As France celebrates the first black woman laid in the Panthéon, it’s important to remember that naming who’s in your pantheon isn’t just an icebreaker in conversation; it’s a declaration of your politics and your intellectual heritage.

To get started building your own pantheon, how about joining a collaborative online pantheon where people come together to celebrate notable figures who inspire them?  The site linked above is an online space where you can build a pantheon with a positive online community, and because it’s built by the many, it can only be mutually enriching for yourself and others involved. We’re still looking for an inscription for this pantheon, so what do you think of the following options:

“A grateful global citizenry honor those who pushed the boundaries of what’s possible”

“A grateful human race honors its greatest minds”

“A grateful planet honors its collective intelligence”

Click this link to vote for one of these options or provide another suggestion in the text box at the bottom of linked page.

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Jacqueline Novogratz – Inspiring a life of immersion


This article was originally published by The Conversation, read it in french.


Et si nous construisions nos propres panthéons ?

alex motoc YkuQSYeljxA unsplash Et si nous construisions nos propres panthéons ?

Article écrit par François Taddei, publié pour la première fois dans The Conversation.

« Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ». L’adresse mémorielle du Panthéon – qui, dans sa concision, exclut deux fois les femmes –, apparaît de plus en plus anachronique. Temple consacré aux dieux dans la Grèce antique, le Panthéon laïque français, depuis la Révolution française, rassemble, pour les célébrer, les personnages qui se sont illustrés dans un domaine particulier ou dont la vie a été exemplaire.

Comme le disait le philosophe Hegel, ainsi que nous le rappelle France Culture, « les individus historiques sont ceux qui ont dit les premiers ce que les hommes veulent ». Leur mise en valeur nourrit la fierté nationale et la mémoire collective ou plutôt le devoir de mémoire collective.

Qui sélectionne ces personnages ? Le choix, enjeu de luttes, est tributaire de l’humeur politique du moment et se fait à l’Élysée. Comme le note l’historien Patrick Garcia, « la prise d’ampleur du rituel est un des effets de la présidentialisation, c’est-à-dire que le Panthéon est un des gestes qui fait le président » depuis la Ve République. Il décide seul, ce qui ne l’empêche pas d’être, à l’occasion, sensible aux demandes de la société.

Le transfert en ces lieux, le 30 novembre 2021, de Joséphine Baker témoigne de cette dynamique d’ouverture. Elle sera la sixième femme panthéonisée (la première, Marie Curie, n’y a fait son entrée qu’en 1995), aux côtés de 70 hommes – militaires, scientifiques, écrivains pour la plupart –, sans compter les épouses, époux ou père qui accompagnent une poignée d’entre eux. Artiste, résistante et militante contre le racisme et pour les droits des enfants, la Franco-américaine Joséphine Baker incarne la bataille de la tolérance et de l’émancipation pour toutes et tous.

Rendre hommage à nos héroïnes et héros personnels

La mythologie républicaine, autrefois napoléonienne, et ses rituels institués évoluent donc, mais timidement. Or, il est important de parler des héros et des héroïnes qui nous touchent. Le langage commun a d’ailleurs popularisé l’expression « dans mon panthéon personnel », qui incarne les personnes qui nous ont marqués, nos goûts et préférences. Les personnages que nous admirons, qui nous inspirent, ne sont pas nécessairement morts, au contraire.

Jacqueline Novogratz : Inspiring a life of immersion (TED).

Sans toujours faire consensus, ils nous invitent au dialogue et à l’échange, créent du lien, aident à faire société. Avec eux, avec elles, le principe du panthéon garde tout son sens, mais devient plus concret. Plus démocratique ?

De nombreux individus, partout dans le monde, s’engagent pour les autres et pour le bien commun, accomplissent des actes de générosité extraordinaire, sans en attendre ni gloire, ni honneurs ; ce n’est pas leur moteur. L’un des exemples les plus connus est celui de « Juste parmi les nations », distinction créée en 1953 par Israël pour honorer celles et ceux « qui ont mis leur vie en danger pour sauver des juifs » pendant la Seconde Guerre mondiale.

Comme l’expliquait Nicolas Winton, surnommé le « Schindler britannique », qui a sauvé près de 700 enfants, juifs pour la plupart, à la veille de l’invasion de la Tchécoslovaquie par les nazis, « il y a toutes sortes de choses dont vous ne parlez pas, même à votre famille. En fait, tout ce qui s’était passé avant la guerre ne semblait plus important au regard de la guerre elle-même ».

Il y a d’autres Nicolas Winton aujourd’hui, et leur but n’est pas d’être reconnus. Martin Maindiaux dirige, au Cambodge, l’ONG Enfants du Mékong qui a sauvé de la misère des centaines d’enfants menacés par la maladie ou les mines. Dominique Pace a créé en 1992 Biblionef, après avoir rencontré des enfants qui habitaient des cités insalubres ou qui étaient isolés en camp dans la jungle. Cette association distribue gratuitement des centaines de milliers de livres neufs dans plus de 90 pays du monde.

Sœur Ventura consacre sa vie, depuis 30 ans, aux populations pygmées, de plus en plus démunies face à une urbanisation grandissante. Le « Projet Imagine », une ONG fondée en 2010 par la journaliste Frédérique Bedos pour « créer un mouvement d’engagement citoyen en faveur d’une société plus inclusive et durable », permet de faire connaître ces initiatives.

S’inspirer pour agir

Et que dire de ces dizaines de jeunes filles et jeunes garçons, qui, sur tous les continents, s’engagent contre la prolifération du port d’armes, pour la préservation de la planète ou dans la lutte contre les violences faites aux femmes ou aux minorités ? Certains de ces jeunes ont récemment été mis à l’honneur dans le documentaire Bigger than us de Flore Vasseur qui est une source d’inspiration pour une génération qui, à juste titre, s’inquiète pour l’avenir de la planète.

Sur le site du film, des milliers de classes s’emparent de ces thèmes car, inspirés par ces jeunes engagés, enseignants et élèves prennent conscience qu’ensemble ils peuvent faire beaucoup plus pour construire demain. Tout le monde n’est pas forcément capable de changer la constitution de son pays avant 18 ans comme Memory a su le faire pour défendre le droit des jeunes femmes. Mais, comme la conférence TED ci-dessous le montre, tous peuvent contribuer à créer un mouvement et à inventer le monde de demain en rejoignant de tels pionniers.

How to start a movement (Derek Sivers/TED).

Découvrir ou redécouvrir ces actrices et acteurs humbles, qui accomplissent ou ont accompli des actes extraordinaires, c’est une manière de réaffirmer, de dire notre humanité, face aux déclinistes qui prospèrent. C’est pourquoi nous avons besoin de nouveaux panthéons, en sus mais également hors des cadres institutionnels. Des panthéons « vivants » que chacune et chacun peut créer, partager, faire connaître, dans le domaine qui nous tient le plus à cœur.

Démocratiser les panthéons suppose aussi de prendre acte du fait qu’aucune vie n’est « parfaite », que toute œuvre humaine, qu’elle soit artistique, militante, intellectuelle, peut être interrogée, contredite, débattue sereinement, comme dans une controverse scientifique, loin de toute sacralisation.

Construire des récits communs

Si nous savons, depuis les premières sépultures, honorer ceux qui ont contribué à notre patrimoine génétique, nous pourrions mieux célébrer ceux qui contribuent à notre héritage intellectuel et à nos engagements. Ces géantes et ces géants dont nous pouvons escalader les épaules pour voir plus loin. Nous pouvons le faire seuls, dans l’intimité au moment de notre choix. Mais nous pouvons aussi décider de le faire ensemble dans des moments opportuns et dans des lieux dédiés. Des lieux et des moments où nous pouvons nous rassembler autour de symboles, de notre commune appartenance. Les religions, le sport et la Nation ont su se doter de Panthéons et de moments dédiés à la mémoire commune.

Les Nations unies ont déjà créé des dizaines de « journées mondiales » sur des thématiques qui nous concernent toutes et tous. La plus connue est sans doute le 8 mars, Journée internationale des femmes, rebaptisée en France Journée internationale des droits des femmes. Mais il en existe bien d’autres – près de 200 – censées nous réunir. La journée des droits de l’Enfant le 20 novembre vient d’être célébrée. Il y a même une Journée internationale du bonheur, le 20 mars, où nous pourrions honorer celles et ceux qui nous rendent heureux.

Il manque encore des formes de célébration communes lors de ces journées. Chacune de ces journées pourrait être l’occasion d’enrichir nos panthéons personnels et collectifs, de célébrer ces personnes qui ont su nous aider à rêver plus grand, à oser penser que nous pouvons aussi contribuer à inventer demain.

Pour permettre aux plus jeunes de se projeter dans des utopies collectives, connecter celles et ceux qui ont des ambitions, des émotions et même des rêves similaires, pour développer leurs actions collectives en faveur du bien commun, il est important de s’appuyer sur la force politique de la reconnaissance qui, comme l’écrit le philosophe Axel Honneth, est au fondement des rapports sociaux, dès l’enfance.

Et si nous écrivions la devise d’un open Panthéon collectif où chacune et chacun pourrait célébrer les personnes qui ont su l’inspirer. Quel serait votre choix ?

– A celles et ceux qui ont su dépasser les frontières, les citoyens du monde reconnaissant ?

– Aux grands esprits, l’humanité reconnaissante ?

– A l’intelligence collective, la planète reconnaissante ?

En droite ligne avec l’idée d’ouverture et d’intelligence collective de ce site collaboratif (encore en phase de prototypage) où chacun peut créer son propre panthéon et qui par définition sera d’autant plus riche que tous y contribueront, n’hésitez pas à voter et proposer d’autres devises qui vous sembleraient plus appropriées.


Le prochain livre de François Taddéi, « Et si nous ? Comment relever ensemble les défis du XXIᵉ siècle » paraîtra aux éditions Calmann-Lévy, en janvier 2022.The Conversation

François Taddei, Chercheur Inserm, directeur, Centre de Recherches Interdisciplinaires (CRI)

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

What if We Raised the Next Generation to be the First Global Citizens?

callum shaw 7SE389kUVGw unsplash What if We Raised the Next Generation to be the First Global Citizens?

François Taddei, Director of the Learning Planet Institute, INSERM researcher, professor at the University of Paris, upcoming book Game Changing: Together Solving the Challenges of our Time, published by Calmann-Lévy, January 2022.

For the 26th year in a row, the COP came and went, and to no avail. Same story as ever: too little too late, or in the words of Greta Thunberg, a “two-week long celebration of business as usual and blah, blah, blah” and “a global-north greenwash festival.” As marked by the young activist’s words, at the very least there was more representation from youths this time around. In the face of climate change, declining biodiversity, unequal gender parity, persistent racial discrimination, economic inequality at all-time highs, and on and on, young people at the summit were caught between hope for what could be and frustration with the process. Part of that frustration comes from the fact that young people are voiceless without the vote, and even if they could vote, global governance isn’t robust enough to guarantee the changes they’re demanding.

Saving Our Children’s Future

Is it beating a dead horse to say our children face a bleak future? In February 2020 when the pandemic was beginning to rear its ugly head internationally, a commission comprising UNICEF, the WHO, and medical journal The Lancet published a report entitled “A future for the world’s children?” about challenges our children face in future. The indictment in the report was clear: “No country is doing enough. The health of children everywhere is at risk.” It’s not only climate change that threatens our children’s futures, but addiction to fatty foods and technology fueled by predatory marketing, lack of access to health care, the list goes on. In the words of WHO Director-General Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, “This report shows that the world’s decision makers are, too often, failing today’s children and youth: failing to protect their health, failing to protect their rights, and failing to protect their planet.” The report ends with a call to interpret the UN’s  17 Sustainable Development Goals through the lens of children’s rights. As it just so happens, the UN’s World Children’s Day is November 20th.

Since February 2020, the pandemic has taken a bad situation for children and made it worse. Equitable access to health care is more difficult than ever; child marriage is on the rise as is physical, psychological, and sexual violence against children; and more kids are dropping out of school and joining the ranks of the child-labor force. Young girls are especially at risk of leaving school, either by being taken out to help out with work at home or being forced out due to unwanted adolescent pregnancies. To add to the list of grievances, the recent Sauvé Report in France found that, in the past 70 years, French clergy abused more than 200,000 children, news outlets have no shortage of revelations of sports governing bodies covering up physical and sexual abuse of child athletes, and we’re still only scratching the surface of the list of dangers to our children.

The situation is so overwhelming, perhaps it’s better to just throw in the towel. Yeah, right! Obviously, that’s not an option, but what can we do to truly make the world better for children? First, it takes raising awareness—on a global scale. Children and their families need to know their rights, and people who jobs involve working with children need to know how to recognize signs of child abuse and report it as early as possible. From there, children who have suffered abuse need to be able to access counselling, and those counsellors need access to resources. On the perpetrator side, justice must be served to punish abusers and sanction organizations and institutions that have covered up those abuses. Finally, as a society, we need to learn more about the effects of childhood trauma and foster more empathy for those whose lives have been compromised by a harmful home environment outside of their control. To give you an idea of just how serious childhood trauma can be, Scientific American has reported that a difficult childhood can reduce life expectancy by 20 years.

Twenty-five years ago, a study written in partnership with the US Center for Disease Control (CDC) formalized a way for gaging childhood trauma called the Adverse Childhood Experiences or ACE score. The study found that people with high ACE scores were more at risk of serious issues once they reached adulthood: three times more likely to develop a heart or respiratory disease, four times more likely for diabetes, five times more likely for depression, and twelve times for becoming suicidal. The social and health costs of ACEs are estimated in the hundreds of billions of dollars annually and, as the common wisdom goes, “like father like son,” people who experience ACEs as children are more likely to repeat abusive behavior on their own children. Fortunately, there’s hope. ACEs are preventable; the cycle of violence can be broken so long as we as a society become sensitive to the needs of those who have suffered ACEs and provide them with the tools they need to recover. By doing so, we’re not only helping people live more fulfilling lives in the present, we’re also stopping intergenerational cycles of violence in their tracks.

Children Want to Help Shape the World’s Future Today

Doing right by our children is not just a legal obligation but an ethical one as well. School and family teach children how to live in the world and become independent, but, as times change, the old of way of raising kids no longer meets the needs of children today. Children are aware that the planet on which they hope to have a future is being destroyed, and in that way they’re eager to be heard in the political process. We need to help them in that effort and mobilize our knowledge and resources to develop new ways of educating kids.

As children are clamoring to be given more voice in the political process, we find that young people of voting age are turning away from the ballot box. But it’s not as though they’ve checked out as citizens. Just look to the mass demonstrations of Fridays for Future, Black Lives Matter, and more. It’s not that they’re indifferent to political issues, rather it’s that politics as usual doesn’t grasp their needs. Young people don’t buy the old rhetoric that they should vote because voting is a civic duty. They vote when they feel their vote can truly effect change, and they’re less interested in the classic economy vs welfare debates; they want to see cultural change and a healthier planet. If they feel their issues aren’t represented at the ballot box, they channel their energies more productively through protests and grassroots initiatives. For anyone thinking low voter turnout among youths is a sign of regression, open your eyes. It’s the opposite. Democracy today needs to make room for today’s youths and find ways to give them the reins to be movers and shakers in global politics.

In short, we need to take young people seriously. The work of UC-Berkeley professor of psychology Alison Gopnik has shifted the paradigm by showing that children are in effect tiny scientists, hypothesizing and conducting experiments to understand their surroundings, and this with remarkable creativity. Despite efforts by well-meaning teachers and community organizations to devise ways to get young people involved in the political process, the system does not take them seriously, giving way to disillusionment and resentment.

Nicolás Brando, a fellow at the Centre for Children’s Rights at Queen’s University-Belfast, has written about how the logic used against lowering the voting age is the same logic used in bygone eras to keep women, the poor, and minorities from getting the franchise. The logic goes that group X is unable to make informed decisions because members of that group lack either sound mind or real-world experience, are susceptible to manipulation, and risk offsetting the democratic balance. No matter where you fall on the issue, ask yourself this: at what age do we become citizens, biologically speaking? In some countries the voting age is as high as 21 while it’s as low as 16. What if the right to vote were granted at birth and our parents functioned as custodians of that right until we felt capable of understanding the issues and voting ourselves?

In the same way that today’s young people go above and beyond the vote to effect change, we can likewise develop commissions or other bodies to would provide children a loudspeaker with which they can weigh in on issues in an impactful way. The UN’s Declaration of the Rights of the Child recommends as much in its precept that “the Child must be brought up in the consciousness that its talents must be devoted to the service of fellow men.” We’re not talking about giving children the keys to the world’s democracies; it’s simply about holding up their end of the democratic bargain. We’ve ratified a declaration on children’s rights, so why aren’t seeing to it that every tenet is followed to the letter? Indeed, let’s show young people our trust in them by giving them a voice in the major global initiatives of our day, bearing in mind that we’re not just talking about wealthy European children but indeed all children from all backgrounds. In the meantime, the place to get started is in the classroom. Young people have a vision for tomorrow and demands for today in order to carry out that vision. They’re eager to be heard, and if we want a future that spells hope and not disaster, it’s time we started listening to and learning from them.

What if the coming generation was the first ever to be truly global citizens? The ancient Greeks established citizenship at the level of the city-state. The Enlightenment broadened it to the nation-state (without recognizing the rights of women, foreigners, minorities, and young people). Isn’t the logical next step citizenship at the global scale? Women won the right to vote in the 20th century; in the digital age of the 21st century, it’s time for young people to reclaim the Enlightenment to make it more inclusive and healthier for the planet. In order to deal democratically with global issues, we need a global grassroots system, one whose roots reaching all the way down to our smallest citizens, children and young people, to make sure they have a voice.

What if we work with young people to shape what it means to be a truly global citizen?


This article was originally published by The Conversation

Et si nous faisions des jeunes les premiers citoyens de la planète ?
Comment faire globalement entendre les voix des plus jeunes alors qu’ils n’ont pas de droit de vote ? Réflexions à l’occasion de la Journée des droits de l’enfant.
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TED Talks

Et si nous faisions des jeunes les premiers citoyens de la planète ?

callum shaw 7SE389kUVGw unsplash Et si nous faisions des jeunes les premiers citoyens de la planète ?

Article écrit par François Taddei, publié pour la première fois dans The Conversation.

La COP 26 s’est achevée sur un 26e échec. Trop peu de décisions, trop tard, une fois de plus. Ce sont les jeunes, partagés entre la colère et l’espoir, que l’on a, cette année, le plus entendu. Pour Greta Thunberg, porte-parole de la « génération climat » ce sommet n’est qu’une mise en scène de plus, un « festival de green washing des pays du Nord ».

Toujours plus d’adultes, d’adolescents et d’enfants, sur l’ensemble de la planète, estiment que les gouvernements n’en font pas assez pour combattre ces fléaux que sont le dérèglement climatique, les menaces qui pèsent sur la biodiversité, mais aussi les résistances à l’égalité entre les femmes et les hommes, la persistance des discriminations raciales et sexuelles, les violences subies par les plus vulnérables… Mais comment faire globalement entendre les voix des plus jeunes alors qu’ils n’ont pas de droit de vote et que nous n’avons pas d’instance démocratique planétaire ?

Des violences accrues par la pandémie

Est-il besoin de rappeler que les jeunes sont confrontés à un avenir sombre ? Au tout début de la pandémie, en février 2020, l’Unicef, l’OMS et la revue The Lancet publiaient un rapport intitulé « Un avenir pour les enfants du monde », qui établissait qu’« aucun pays ne protège de manière appropriée la santé des enfants, leur environnement et leur avenir » en raison non seulement des problèmes climatiques, mais aussi des addictions diverses (malbouffe, écrans, etc.), créés par des multinationales sans scrupule qui cherchent à rendre accro les jeunes consommateurs et qui utilisent des publicités les manipulant toujours plus avec l’intelligence artificielle.


Selon Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce rapport « montre que les décideurs du monde entier font trop souvent défaut aux enfants et aux jeunes : ils ne parviennent ni à protéger leur santé, ni à protéger leurs droits, ni à protéger leur planète ». Il conclut que nous devrions repenser les priorités planétaires, les 17 objectifs du développement durable (ODD) de l’ONU en fonction des nouvelles générations et que nous devrions faire évoluer les droits de l’enfant, qui se célèbrent le 20 novembre, en fonction des ODD.

La pandémie a encore aggravé leur sort : inégalités d’accès à la santé, augmentation des mariages forcés, des violences physiques, psychologiques et sexuelles, déscolarisation, recrudescence du travail forcé, etc. Comme lors des précédentes crises, de très nombreuses filles, assignées un peu plus aux tâches domestiques et victimes de grossesses précoces et subies, ne retrouveront jamais le chemin de l’école.

Et que dire des révélations du rapport Sauvé sur le caractère systémique des crimes sexuels contre les enfants, de la part de l’Église ? Ou de ces fédérations sportives qui, « ont dressé, tordu, insulté, humilié, exploité, violé, menacé des centaines d’adolescentes », comme l’écrivait dans Le Monde la sociologue Caroline Ibos. Les exemples, hélas, pullulent. Il serait impossible d’en faire la liste complète.

Casser le cercle vicieux

Faut-il se résigner ? Nullement. Mais alors, comment agir efficacement ? La tâche est immense et la prise de conscience doit être générale. Il importe de mieux informer les jeunes et leur famille de leurs droits, mais aussi de former systématiquement tous les professionnels, en particulier celles et ceux qui interagissent avec les enfants et les adolescents, pour détecter et signaler ces violences le plus précocement possible, tout en améliorant l’accompagnement des victimes, tant du point de vue de leur santé physique que de celui de leur santé psychique.

Le suivi judiciaire et les sanctions administratives doivent être plus stricts et mieux évalués pour les auteurs de ces violences faites aux enfants. Il est également nécessaire de prendre conscience, collectivement, des conséquences dramatiques des traumatismes subis pendant l’enfance, surtout s’ils sont tus, minimisés, voire ignorés ou niés. En effet, les grandes études menées sur les conséquences des violences subies dans l’enfance mettent en évidence une perte d’au moins 20 ans d’espérance de vie.

Les États-Unis ont développé depuis 25 ans une approche autour des adverse childhood experiences (ACE) ou « expériences négatives pendant l’enfance ». Selon le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), le coût des maladies qui découlent des troubles subis dans l’enfance se chiffre en milliards de dollars. Outre une hausse non négligeable de l’échec scolaire, des maladies cardio-vasculaires à l’âge adulte (fois 3), du diabète (fois 4), des maladies respiratoires (fois 3), des tentatives de suicide (fois 12), des dépressions (fois 5), il existe une probabilité élevée de reproduction transgénérationnelle des abus par les personnes qui les ont subis ou en ont été témoins.

Ce n’est pourtant pas une fatalité dès lors que le cercle vicieux des violences peut être rompu par un regard bienveillant qui repère, qui prend en charge et qui, en accompagnant l’enfant victime dans son parcours de résilience lui permet de comprendre que le passé traumatique vécu ne s’inscrivait pas dans la norme. Aider les victimes revient donc, aussi, à leur montrer ce qui est acceptable ou pas et à protéger d’autres victimes potentielles.

Prendre les jeunes au sérieux

Prendre soin des enfants, c’est une obligation légale tout autant qu’éthique. Dans toutes les institutions de socialisation, les enfants apprennent à être au monde, à le comprendre, à devenir autonomes. Ces lieux restent pour autant largement inadaptés aux besoins des nouvelles générations. Si les jeunes sont conscients que la planète est en train d’être détruite, leurs attentes sont immenses. Il faut les accompagner et, pour ce faire, construire de nouveaux apprentissages avec eux.

Quant aux jeunes qui sont en âge de voter, ils se détournent des urnes. L’offre politique ne leur convient pas. Et cependant beaucoup, on le voit, on le sait, s’engagent pour défendre le bien commun. L’abstention massive des jeunes est donc un trompe-l’œil, comme l’expliquent Tom Chevalier et Patricia Loncle dans Une jeunesse sacrifiée ?. En effet, notent-ils, « Les jeunes ne vont pas voter à une élection parce qu’il faut voter, ils vont voter lorsqu’ils considèrent que le sujet est important, et sont plus sensibles aux enjeux culturels et sociétaux qu’aux enjeux économiques et sociaux. Le reste du temps, ils investissent d’autres formes de participation politique et citoyenne. Ce n’est donc certainement pas le signe d’une dévitalisation démocratique. Reste à savoir comment on peut imaginer pour l’avenir une forme de démocratie faisant de la place à ces jeunes et à leurs nouveaux espaces d’expression politique, pour qu’ils aient un effet sur l’action publique. »

Il faut prendre les jeunes au sérieux. Des chercheurs comme Alison Gopnik, à Berkeley, ont montré que dès la prime enfance nous faisons preuve de capacités étonnantes d’innovation, d’expérimentation, d’adaptation, avec des pics de créativité dès l’âge de 5 ans. La France pullule de dispositifs publics destinés à initier les enfants à la citoyenneté et, en principe, à leur donner la parole. Mais trop souvent, leurs délibérations restent lettre morte, alors qu’ils et elles expriment les mêmes attentes que les adultes : ne pas perdre de temps dans des simulacres de démocratie.

De nouveaux dispositifs démocratiques

Le spécialiste des droits de l’enfant Nicolás Brando note que les arguments avancés pour s’opposer à un droit de vote des jeunes ont déjà servi pour les femmes, les pauvres, les minorités ethniques : incapacité à formuler un choix éclairé faute de facultés cognitives ; absence d’expériences sociales ou économiques suffisantes pour étayer un choix ; trop grande malléabilité des jeunes esprits face aux manipulations ; risque de déséquilibrer le jeu démocratique. À partir de quelles capacités biologiques ou de quel âge devient-on citoyen ? Il fut un temps où c’était 21 ans, certains pays sont déjà à 16 ans. Et si nous donnions un droit de vote dès la naissance qui puisse être appliqué par les parents jusqu’à ce que l’enfant se sente capable de voter sur les sujets qui le concernent ?

Au-delà du droit de vote, des formes d’instances délibératives pourraient permettre aux plus jeunes, régulièrement, de donner leur avis sur les questions qui les concernent, et d’être véritablement écoutés comme le préconise la déclaration des droits de l’enfant de l’ONU et comme a su le faire la Ville de Paris avec sa charte des droits de l’enfant écrite par les jeunes – et qui a servi de base à de nouvelles politiques publiques.

Il ne s’agit pas de donner tous les droits aux enfants, mais de faire en sorte que les droits qui leur sont donnés le soient effectivement, et de leur en accorder de nouveaux, via des projets à fort impact, de nouveaux dispositifs démocratiques, des moyens de prendre en compte leur regard sur le monde et leur expertise, quels que soient leur milieu d’origine, leur niveau d’étude, leur territoire de vie. L’École est l’un des lieux essentiels pour le faire. La jeunesse a des idées pour le monde de demain, des revendications pour aujourd’hui et ne demande qu’à être entendue. Nous avons, nous aussi, à apprendre d’elle, pour faire en sorte, ensemble, que l’avenir soit synonyme d’espoir.

Et si cette génération était la première à devenir des citoyens de la planète. Si les Grecs ont inventé l’engagement au service de la Cité, si les Lumières ont réinventé la citoyenneté à l’échelle de la nation, ils ont nié les droits des femmes, des migrants, des esclaves et des jeunes. Alors que les femmes sont les dernières à être devenues citoyennes, les plus jeunes ne le sont toujours pas. À l’heure du numérique, il est temps de réinventer l’héritage des Lumières, de le rendre plus inclusif, plus écologique et de le faire à l’échelle de la planète. Comment espérer traiter de manière démocratique les enjeux globaux comme le changement climatique sans inventer une démocratie fractale qui fonctionne à toutes les échelles et donne une voix aux plus jeunes ?


Le prochain livre de François Taddéi, « Et si nous ? Comment relever ensemble les défis du XXIe siècle » paraîtra aux éditions Calmann-Lévy, en janvier 2022.


Lire l’article sur The Conversation👇

Et si nous faisions des jeunes les premiers citoyens de la planète ?
Comment faire globalement entendre les voix des plus jeunes alors qu’ils n’ont pas de droit de vote ? Réflexions à l’occasion de la Journée des droits de l’enfant.
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New Publication: MindLogger Platform

« Remote Digital Psychiatry for Mobile Mental Health Assessment and Therapy: MindLogger Platform Development Study » paper by CRI Researchers and colleagues is now out in Journal of Medical Internet Research.


Over the past several years CRI Researchers (Anirudh Krishnakumar, Kseniia Konishcheva, and Ariel Lindner) worked with a prominent and interdisciplinary group of clinicians, scientists and developers from Child Mind Institute, New York, to create the MindLogger Data Collection Platform and App (mindlogger.org).

MindLogger empowers citizens, researchers and communities to build their own personalized mobile apps (iOS & Android) for their projects in any discipline. It does not require any prior programming or design experience to use. Anyone can build and administer digital assessments and new activities on any topic, such as surveys, quizzes, diaries or cognitive tasks. Users can collect varied data (survey lists & tables, slider bars, audio, images, videos, etc.) in real time and from natural environments. MindLogger also has multiple language versions, the ability to set notifications/reminders and create questions with conditional logic.

Screen Shot 2021 11 25 at 14.31.08 New Publication: MindLogger Platform

Earlier this month the first publication on MindLogger appeared in Journal of Medical Internet Research. Researchers compared MindLogger to hundreds of similar products and found that only 10 met our primary requirements with 4 that support end-to-end encryption, 2 that enable restricted access to individual users’ data, 1 that provides open-source software, and none that satisfy all three. They also demonstrated the flexibility and applicability of the MindLogger platform through its deployment in a large-scale, longitudinal, mobile mental health study and by building a variety of other mental health–related applets.

Current efforts underway include transforming MindLogger into a Citizen Science Logger for use across disciplines, user scenarios and the UN Sustainable Development Goals (with ETH Library Lab and the Citizen Science Center Zurich),

Our researchers invite everyone to test the platform and look forward to exploring collaborative opportunities together!

Full text of the publication available here: https://www.jmir.org/2021/11/e22369/

Éveiller le coeur, cultiver l’esprit – Colloque international « Care Education Ecologie »

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Le Health & Care Lab, en collaboration avec le groupement de recherche TEP Care, organise la première édition du “Colloque Care” qui se déroulera à l’ Université de Montpellier et en ligne, du 22-26 Novembre 2021.

Le Health  & Care Lab, programme de recherche interdisciplinaire en santé, développé au CRI et coordonné par Cloé Brami, oncologue et chercheuse en thèse a fait de ce colloque un endroit de dialogue entre des chercheurs de plusieurs disciplines (études littéraires et artistiques, sciences de l’éducation, médecine, psychologie, etc.) et des praticiens (enseignants, formateurs, soignants mais aussi tous les professionnels intéressés) sur les interactions entre care, éducation et écologie.

Le care, mot d’origine anglaise, désigne l’aptitude de prendre soin de l’autre dans une dimension physique mais aussi morale, sociale et éthique. L’ambition de ce colloque international est d’ouvrir un dialogue théorique et pratique sur le potentiel des éthiques et philosophies du care pour enrichir les pratiques de l’éducation dans un contexte de transition écologique. Le souhait des organisateurs est également de mener une analyse réflexive sur des expériences de recherche, d’éducation et de formation conduites au niveau local et national avec d’autres initiatives au niveau international (Italie, Espagne, Suisse, Grande-Bretagne, Tunisie, USA, UK, Chili, Canada).

Les formats ‘atelier’ et ‘table ronde’ seront privilégiés afin d’assurer au mieux cette dynamique entre théories et pratiques.

FOCUS SUR LES ATELIERS

SUIVRE LE COLLOQUE SUR YOUTUBE

Ces ateliers vous intéressent ?
Vous pouvez suivre le colloque sur Youtube, c’est par ici.

REVOIR

« Il me semble évident que la question du care et de l’écologie vont ensemble. »
Revoir la conférence de François Taddei.

Ce colloque est organisé grâce au soutien des unités de recherche ReSO et LIRDEF, de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, de l’Université de Montpellier, du Centre de Recherche Interdisciplinaire (CRI) – Université de Paris, de la Maison des Sciences de l’Homme de Montpellier, MSH-SUD.


POUR ALLER PLUS LOIN

Capture d e cran 2021 11 19 a 16.15.16 Éveiller le coeur, cultiver l'esprit - Colloque international "Care Education Ecologie"

MOOC Méditation et médecine en 2021: éloge du care?

Comment prendre soin de soi pour prendre soin des autres à une époque ou la santé mentale des soignants est mise à mal et le système hospitalier ébranlé ? Comment passer d’une culture du pansement à une culture du care qui prend soin des ressources du vivant ? Comment nourrir le sens du soin, particulièrement en médecine, individuellement et collectivement ?

L’équipe du Health & Care Lab est parti à la rencontre d’étudiants, soignants, philosophes, enseignants, directeurs de soin, présidents d’université, ingénieurs, aumôniers, méditants, chercheurs, artistes pour tenter de répondre à ces questions.

Sortie du MOOC le 10 février 2022

MOOC – Méditation et médecine en 2021 : éloge du care ? – Trailer
Méditation et médecine en 2021 : éloge du care ? TrailerComment prendre soin de soi pour prendre soin des autres à une époque ou la santé mentale des …
Éveiller le coeur, cultiver l'esprit - Colloque international "Care Education Ecologie"

Le programme de méditation pleine conscience du Health & Care Lab

Cloé Brami concentre ses recherches sur la formation des étudiants en médecine en se basant sur l’interdisciplinarité et la philosophie des soins. Issue d’un parcours combinant la science en tant que médecin (oncologue) et la science contemplative en tant que professeur de pleine conscience (MBSR: Mindfulness-based stress reduction), elle tient à explorer et développer davantage de compétences pédagogiques pour l’éducation à la santé.
Ainsi, elle propose d’intégrer la méditation de pleine conscience, notamment les notions de gestion du stress et de l’anxiété, dans le cursus des étudiants en médecine.

Le projet de Cloé Brami, lauréat de l’IdEx Covid

La méditation de pleine conscience et souffle à l’ère du Covid-19