Manon Sala, doctorante à l’âme d’exploratrice du monde vivant

Manon Sala, doctorante à l’âme d’exploratrice du monde vivant

Un matin (très) gris de février parisien en aurait découragé plus d’un·e, pourtant cela n’empêche pas Manon Sala de se présenter au Learning Planet Institute avec un grand sourire et un léger accent du Sud qui ramène un peu de soleil dans la pièce – « Je ne l’ai jamais trop eu, mais de temps en temps, il pointe le bout de son nez. »

Manon Sala est en première année de thèse à l’école doctorale FIREFrontières de l’Innovation en Recherche et en Éducation (Université Paris Cité / Université PSL / Learning Planet Institute). Chercheuse passionnée, elle fait aussi des podcasts et apprécie manifestement faire des rencontres autour de ses sujets de prédilection : les sciences de l’éducation et le rapport au vivant. A l’occasion de l’ouverture des candidatures pour le programme doctoral FIRE, elle accepte de nous raconter le chemin qui l’a menée jusqu’à l’Institut.

Tisser le lien entre l’éducation et le vivant

Manon a fait quelques tours et détours entre la fin de ses études en master et le début de son projet de recherche. Après un master en sociologie et sciences politiques à Sciences Po Strasbourg, puis une spécialisation en 2ème année de master en sociologie de la santé et de l’environnement en partenariat avec la faculté de médecine de Strasbourg, elle rend son mémoire et se trouve incertaine sur la voie qu’elle souhaite suivre.

« Je ne savais pas du tout ce que je voulais faire. J’avais envie de faire de la recherche mais mes profs m’en avaient un peu dissuadée alors que j’étais en master recherche ; iels me disaient que c’était très dur, qu’il y avait peu de postes. Iels m’ont fait peur. »

Pendant son stage à la Division de la Démocratie du Conseil de l’Europe, à la Sous-division de l’Éducation, au Centre Européen de la Jeunesse : CEJ de Strasbourg – Jeunesse, en tant que stagiaire-recherche, elle évalue et conçoit des politiques éducatives en lien avec les objectifs de développement durable de l’ONU (ODD). Un travail qui nourrira sa réflexion pour son futur projet de recherche.

« Les politiques que nous concevions incluaient tous les Etats membres du Conseil de l’Europe, soit une échelle internationale comprenant des Etats UE et hors UE. Nous avons lancé le premier Comité Consultatif sur le Dérèglement Climatique auprès des associations de jeunesse en février 2021 : Comité Consultatif : « La crise climatique, les jeunes et la démocratie » – Jeunesse »

Manon Sala, doctorante à l’âme d’exploratrice du monde vivant
©Manon Sala

A la fin de ses études, mettant de côté son appétence pour la recherche, elle repart vers le sud, à Toulouse, et s’engage comme un service civique auprès de l’école La Découverte, une école primaire aux méthodes – ou techniques – pédagogiques alternatives. Cette petite structure à 2 niveaux (maternel et primaire) accueille une trentaine d’enfants et est autogérée par les parents d’élèves. Trois à quatre enseignant·es assurent les classes, appuyé·es par deux services civiques. L’accompagnement scolaire y croise deux pédagogies différentes : 

  • la pédagogie Freinet : « une pédagogie fondée sur l’expression libre des enfants » (Wikipédia)
  • la pédagogie Montessori : « une pédagogie “scientifique” qui s’appuie une démarche expérimentale et des observations, dans le but d’obtenir l’épanouissement de l’enfant » (Wikipédia)

A l’école, Manon assiste les enseignant·es pendant les heures de cours et conçoit des ateliers de reconnexion à la nature et au vivant. 

« Pour moi c’était vraiment nouveau. C’est ce dont je parle dans ma thèse de façon un peu plus élaborée : c’était mes premières expérimentations sur les pédagogies nouvelles ou dites “de la transition”. Mon rôle, c’était vraiment de travailler sur la relation des enfants au vivant. »

Le vivant au coeur du chemin intellectuel de Manon Sala

Manon a l’âme d’une exploratrice du monde vivant. Bien qu’investie dans ses études croisant sociologie, politiques, santé et environnement, elle reste sur sa faim.

« La façon dont on m’avait parlé du vivant ne me satisfaisait pas du tout. Je trouvais que c’était très limité, très matérialiste et rationnel. Il y avait une portée sensible qui me manquait. »

Alors qu’elle termine son cursus académique en master, elle retrouve un peu de temps libre qu’elle s’empresse d’utiliser pour un projet plus personnel. En 2021, elle lance son propre podcast, “Nouvelle Conscience”.

« Je me suis dit : je vais créer un espace de réflexion autour de l’écologie globale, avec cette portée plus systémique [qui me manquait]. »

Elle se rappelle de ses débuts modestes. Elle interviewe d’abord deux de ses ami·es proches – une architecte dans le domaine de la construction responsable et un psychologue qui travaille sur l’approche émotionnelle des traumas. « D’un point de vue pratique, ça m’a aussi permis de voir ce que c’est que de créer une interview dans le but d’être enregistrée et écoutée. »

A raison d’un épisode toutes les deux semaines, puis par mois – « maintenant, j’ai dû réduire à un épisode par mois » – et d’un·e invité·e par émission, elle fait de nombreuses et diverses rencontres grâce à son micro.

Elle invite des personnes qui l’ont inspirées personnellement, sur des sujets qu’elle n’avait pas pu développer dans sa vie académique. Elle s’entretient avec des chamanes comme Ghislaine Duboc, des psychothérapeuthes holistiques, des écrivain·es comme Frédéric Lenoir, des philosophes comme Dominique Bourg « qui ose parler du vivant et du sensible » ou encore des artistes engagé·es comme Jade Verda du Collectif Minuit 12 (que nous recevions également à l’occasion du Festival LearningPlanet 2024). Elle invite également des personnes que nous connaissons bien : François Taddei – Président du Learning Planet Institute – dans un épisode récent, et Cloé Brami – oncologue, chercheuse, professeur et alumna de l’école doctorale FIRE. Elle se souvient de cette interview réalisée la première année de son podcast :

« Son approche systémique de la médecine et de la santé m’a beaucoup inspirée. Elle parle beaucoup de la vision de l’OMS dans laquelle la santé “est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité” […] Cloé Brami est une oncologue qui fait de l’oncologie traditionnelle et qui en même temps utilise des médecines complémentaires pour soigner ses patient·es. Les médecines qu’on appelle “complémentaires” ici sont des médecines qui vont venir compléter le savoir médical classique en France comme des médecines inspirées par exemple de la médecine chinoise, de l’hypnose, de la réflexologie. »

Cloé Brami a réalisé sa thèse – au sein du programme doctoral FIRE – en psychologie et science de la pensée. Elle est aussi responsable de l’enseignement “Pleine conscience et médecine” à Université Paris Cité et fondatrice de l’école de médecine et santé intégrative Mû Médecine. En 2021, elle réalise avec Margot Smirdec le MOOC Méditation et médecine en 2021: éloge du care ? – diffusé en 2022, produit par le Learning Planet Institute.

MOOC Méditation et médecine en 2021: éloge du care ?

J’avais fait 5 ans d’études sans avoir pu exprimer cette partie-là de moi. Je me suis dit : ce podcast, c’est le mien, je n’ai de compte à rendre à personne. J’ai exploré ma créativité, j’avais envie de créer des ponts entre les savoirs plus traditionnels occidentaux, une approche décoloniale, en allant questionner d’autres approches du monde. J’avais envie de faire dialoguer les cultures, les savoirs et les énergies.

L’appel de la recherche

L’idée de se lancer dans la recherche n’a jamais totalement quitté Manon. Le podcast et son travail pédagogique dans l’école près de Toulouse lui permettent d’explorer de nouvelles pistes d’innovation en éducation et alimentent sa réflexion. Ces projets lui donnent aussi une nouvelle assurance face au domaine de la recherche.

En 2022, elle accepte un poste d’attachée politique auprès d’élu·es de la métropole de Toulouse. Cela lui permet entre autres de travailler auprès d’écoles et de développer de nouvelles approches pédagogiques sur le bien-être des enfants et leur rapport au vivant. Le travail qu’elle a engagé à l’époque est d’ailleurs toujours en cours. 

En parallèle de son nouveau poste, elle mûrit et remanie son projet de recherche, bien déterminée cette fois-ci à se lancer dans l’aventure. En février 2023, elle trouve une co-direction de thèse et candidate in extremis – elle soumet son dossier dans les 2 derniers jours d’ouverture des candidatures – auprès de l’école doctorale FIRE. Suite au processus de sélection, sa thèse est retenue et elle entre dans le programme FIRE aux côtés d’une trentaine d’autres étudiant·es français et internationaux.

Manon Sala est co-dirigée par : 

« Cécile a répondu in extremis, juste avant la phase des entretiens pour l’école doctorale FIRE. Du moment où j’ai soumis mon dossier de candidature jusqu’à la fin, ça a été un enchaînement de timing parfaits ! »

Un projet de recherche sur le déploiement de soi

Le projet de recherche de Manon allie des sujets qui lui tiennent à cœur : le déploiement de soi en tant qu’individu dans son environnement. Comment les réseaux d’apprentissage permettent l’engagement social par la réalisation de notre interdépendance entre êtres humains ? Comment les pédagogies de la transition par l’intermédiaire des compétences éco-psychosociales peuvent-elles transmettre un « soi écologique » lui-même au service des transitions ?

« Dans ma thèse, je parle de l’approche psychosociale et psycho-émotionnelle. L’approche éco-psychosociale est un concept qu’on est en train de faire mûrir avec une de mes co-directrices. Je ne parle donc pas de santé telle qu’on peut l’entendre comme “traitement de la maladie” – je ne suis ni médecin, ni psychologue – mais ce qui va m’intéresser, c’est comment l’individu peut se déployer, être pleinement lui-même en lien avec la communauté – le contexte social dans lequel il vit – mais aussi en lien avec la terre, le vivant.

Comment l’individu se situe dans la société, dans son écosystème ? Comment va-t-il exprimer sa personnalité, ses objectifs propres tout en ayant à cœur de s’intégrer dans un contexte social – nécessaire à la survie économique, affective ? Ce qui m’intéresse, c’est ce déploiement de soi. »

Par ailleurs, le concept de « soi écologique » est un concept théorisé par le philosophe norvégien Arne Næss (1912-2009). 

« Arne Næss avait la particularité d’avoir une triple casquette de philosophe, activiste et alpiniste. Il était à la fois dans le monde de la pensée, dans une pensée incarnée et dans une action, et en même temps, il avait ce lien charnel à la montagne, aux fleuves, aux rivières, à son milieu de vie. Je ne suis encore jamais allée en Norvège mais j’essaie de me plonger dans ses écrits, dans ce qu’il a ressenti pour en arriver à théoriser ce “soi écologique”. »

Selon Næss, l’individu est lié aux lieux qui l’entoure et plus globalement aux espèces vivantes. Dans ce cadre, le soi écologique a pour vocation de faire naître cette sensation d’interdépendance avec toutes les espèces vivantes. Il s’agit donc de re-situer l’humain ou l’être humain dans les écosystèmes avec une vision d’égal à égal entre les espèces. (Wikipédia)

La frontière est fine avec une forme de pensée holistique dans laquelle on gommerait les différences entre espèces, ce qu’ont souligné et critiqué Baptiste Morizot (philosophe et enseignant-chercheur à Université Aix-Marseille) et nombre de philosophes aux Etats-Unis.

« Pour moi, la pensée de Næss ne dit pas ça : on conserve notre particularité en tant qu’humain, ou en tant que plante, ou en tant qu’animal, mais nos droits vont découler de notre positionnement, l’éthique est adaptée au lien qui relie les deux espèces vivantes. Pour moi, c’est donner des droits justes aux entités vivantes. C’est un mouvement qu’on peut voir notamment chez les défenseurs·euses des droits de la nature et ça a tendance à déstabiliser et même à faire peur dans les pays occidentaux. » 

Le projet de recherche de Manon se concentre particulièrement sur la politisation de ce soi écologique, c’est-à-dire comment le soi écologique peut se concrétiser à différents niveaux politiques. Elle distingue ainsi trois échelles du politique :

  • le micropolitique : l’expérience, le vécu, la sensation de la personne 
  • le niveau politique intermédiaire ou communautaire : comment le soi écologique se traduit dans le groupe, dans la communauté, dans l’écosystème auquel l’individu appartient 
  • le niveau macropolitique : comment les institutions politiques vont pouvoir incarner ce soi écologique
Manon Sala, doctorante à l’âme d’exploratrice du monde vivant

Dans le cadre de sa thèse, elle crée en février 2024 l’ « Ecomotion Lab » avec un groupe d’une dizaine de personnes. Toute personne intéressée est bienvenue et le groupe rassemble étudiant·es, enseignant·es, chercheurs·euses et autres. L’Ecomotion Lab se rassemble une fois par mois et sert de terrain de recherche pour Manon, pour expérimenter les pédagogies de la transition en lien avec le soi écologique.

Pour en savoir plus sur l’écomotion lab, contactez directement Manon Sala via ce lien ou sur ses réseaux sociaux.

L’Institut, un environnement propice aux échanges et à la créativité

Manon a de l’énergie à revendre et beaucoup à partager. 

Ce que j’adore avec l’Institut, c’est qu’il y a vraiment une grande liberté qui est laissée aux étudiant·es. Les projets que j’ai pu déployer se sont faits naturellement.

Manon Sala, doctorante à l’âme d’exploratrice du monde vivant
©Quentin Chevrier - Learning Planet Institute
©Quentin Chevrier – Learning Planet Institute

Et pour cause, après seulement quelques mois passés au Learning Planet Institute, elle est aussi chargée de cours auprès des étudiant·es en master AIRE dans le cadre de l’UE « Exploring sustainability ». Elle a également eu carte blanche pour donner une masterclass dans laquelle elle a intégré un débat philosophique – « C’était trop bien ! Enfin, moi je me suis éclatée, j’espère que les élèves aussi. » Des projets qui sont nés « par ricochets ».

« J’ai d’abord rencontré Emmanuelle Donnard et Léo Houdebine de l’Institut des Défis, qui m’ont proposé d’enseigner auprès des étudiant·es en master. Alice Robineau m’a proposé ensuite de faire une masterclass. Puis j’ai discuté avec Yaneth Ramos, qui m’a parlé des clubs étudiants. On trouve toujours des personnes qui aident à concrétiser l’idée qu’on a en tête, même si elle est un peu innovante. Il y a toujours des personnes qui ont le cœur ouvert et qui écoutent sans jugement. J’ai même pu rencontrer François Taddei qui a participé au podcast Nouvelle Conscience ; ça a été un très beau moment. »

En tant que doctorante, elle apprécie la qualité de l’accompagnement et l’exigence du programme FIRE :

« On a beaucoup d’heures de cours, plus que dans les autres écoles doctorales puisqu’on doit valider 300 heures de formation sur 3 ans alors que les écoles doctorales traditionnelles c’est 100 heures. Ça nous oblige à prendre des cours, à se former continuellement, que ce soit pour apprendre la communication scientifique, l’expression orale ou même – celui-là m’a particulièrement marqué – sur le bien-être et la santé mentale en tant que doctorant·e. »

Elle souligne également la proximité avec les autres doctorant·es – iels se rencontrent tous les quinze jours pour des séminaires interdisciplinaires. Ces échanges ouvrent de nouvelles perspectives : les sujets de thèse sélectionnés à FIRE vont de la neuroscience à la microbiologie, en passant par la sociologie et les sciences de l’éducation.

« FIRE a une réelle ouverture à la fois sur l’international, sur l’interdisciplinarité et aussi sur l’originalité, la créativité. Un point central pour moi, c’est que c’est une école doctorale dont tous les sujets de thèse sont engagés et centrés sur les enjeux écologiques et sociaux. (…) Je me sens enfin à ma place. »

©Quentin Chevrier - Learning Planet Institute
©Quentin Chevrier – Learning Planet Institute

Notre entrevue touche à sa fin, mais elle précise encore à l’attention de tou·tes les aspirant·es à l’école doctorale FIRE :

Même si votre sujet ne rentre pas dans toutes les cases, même si le dossier à soumettre peut faire peur, il faut essayer. Le processus de sélection est dense mais iels [l’équipe pédagogique FIRE] sont très ouvert·es et à l’écoute.

Alors que nous nous quittons, nous nous donnons rendez-vous pour la suite de ses aventures. Le nouveau projet de Manon Sala est de taille : elle publie un livre sur son podcast. Rendez-vous à la rentrée littéraire 2024 !


En savoir plus sur :

FIRE est un programme doctoral international et interdisciplinaire, accrédité par Université Paris Cité (UPC), co-accrédité par l’Université Paris Sciences et Lettres (PSL) et hébergé sur le campus du Learning Planet Institute.

Il accueille des doctorants souhaitant contribuer à la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable, en explorant de nouvelles interfaces disciplinaires et en utilisant des méthodologies innovantes.

L’école doctorale FIRE accueille des projets de recherche qui ne peuvent trouver leur place dans l’école doctorale habituelle des laboratoires en raison de leur caractère non conventionnel.

A la recherche d’une compréhension systémique de l’écologie, Manon Sala interviewe des chercheurs, auteurs, thérapeutes, chamans qui proposent une vision du monde en reliance au Vivant et à la Nature, humaine et environnementale. 

Nouvelle Conscience Podcast est disponible sur toutes les plateformes d’écoute. 

Une exploration en 5 épisodes de la méditation de pleine conscience en médecine, questionnant la culture du care, du sens du soin de soi et des autres. 

En avril 2020, en pleine 1ère vague COVID, et immergée dans un travail de recherche et dans le déploiement du Health&Care Lab, Cloé Brami rencontre Margot Smirdec. Ensemble elles co-créent quelques mois plus tard ce documentaire en 5 épisodes pour partager sur ce soin qui les a soutenu et relié au monde pendant leurs études et qui continue d’animer leur relation à la vie, à la finitude et au soin des autres.

Parce que prendre soin de soi est devenu un essentiel pour cultiver le sens du soin – parce que la pandémie a mis en lumière la vulnérabilité, et plus encore la souffrance des étudiants en médecine et des soignants, qui préexistaient depuis longtemps, elle permet aujourd’hui de questionner les apprentissages, le sens du soin et la fonction d’un soignant.

Un projet soutenu par Université Paris Cité, le Centre Jean Perrin, et Tep Care. Avec Cécile Badoual, Grégory Baptista, Angela Biancofiore, Jean-Michel Constantin, Xavier Desplas, Claire Kéfalas, Margot Ladroue, Antoine Lutz, Katell Ménard, Soizic Michelot, Grégory Ninot, Emilie Olié, Frédérique Penault-Llorca, Marie-Aude Piot, Arnaud Poublan, Véronique Roux, Jordan Sibeoni, François Taddéi, Patrick Visseq, David Viala, Jessie Abichara, Perrine Bastos, Solène Blanchin, Haddi-Emile Chebbaki, Victor Di Martino, Maël Esnault, Guillaume Genin, Léna Glasberg, Raji Venou

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