FAIRE DE LA MÉDIATION, IMAGINER LES APPRENTISSAGES
Mélusine Blondel a fait ses études à l’École du Louvre. En 2019, elle devient associée d’ART KIDS Paris, qui favorise l’initiation à l’art pour les enfants. Elle intègre le master AIRE Learning Sciences (sciences de l’apprentissage) au CRI (aujourd’hui Learning Planet Institute) en 2020, où elle étudie les sciences et les pratiques digitales dans l’éducation. Aujourd’hui, Mélusine est ingénieure pédagogique à l’université de Cergy, qu’elle a d’ailleurs connue grâce à un stage au CRI. Rencontre.
Mélusine Blondel est née dans une famille d’enseignants, et la transmission l’a toujours attirée : « Je cherchais par tous les moyens à faire classe sans être prof », ironise-t-elle. Mélusine choisit de faire histoire de l’art au lycée, et c’est un véritable coup de cœur. En études supérieures, elle intègre la prestigieuse École du Louvre d’abord en histoire de l’art et en archéologie, puis en muséologie / études des musées et médiation culturelle. En parallèle, elle fait un master à Paris 8 en politiques et gestion de la culture en Europe.
« L’art est un milieu que j’aime beaucoup. Je souhaitais vraiment transmettre cela », explique Mélusine. Étudiante, elle travaille en parallèle chez ART KIDS Paris, qui initie les enfants de 6 à 12 ans à l’art. La structure anime à la fois des visites et développe des activités plus « pratiques » pour développer le sens de l’observation et rendre l’art vivant pour les enfants. Mélusine y organise des visites guidées ludiques, des ateliers, ou encore des supports pédagogiques pour les enfants.
« J’ai tendance à penser que l’on peut apprendre avec différentes approches »
« Après mes études, j’avais l’idée de faire de la médiation culturelle mais je ressentais une énorme frustration : la médiation, dans nos cours, était très séparée de l’éducation. C’était totalement absurde ! ». Mélusine a ainsi acquis nombre de connaissances sur les musées, mais rien sur le fonctionnement du cerveau en général, et sur la façon dont on apprend et dont on intègre des connaissances. «Pourtant, j’ai tendance à penser que l’on peut apprendre avec différentes approches. », explique-t-elle.
En 2016, elle prend la responsabilité des contenus pédagogiques chez ART KIDS Paris. Mélusine est dans son élément : elle conçoit le contenu pour les personnes et les structures, gère les partenariats avec les écoles, les entreprises et les associations, et recrute les médiateurs, poste qu’elle occupait auparavant. De fil en aiguille, Mélusine devient CEO associée d’ART KIDS Paris en 2019. « Nous avions une équipe d’une quinzaine d’intervenants. Il fallait gérer les sorties scolaires, les visites de musées, de galeries, les salons, les foires d’art contemporain… C’était passionnant ! »
Même si ART KIDS Paris s’arrête en 2020, Mélusine souhaite capitaliser sur son expérience pédagogique et se former pour compléter ses études en médiation culturelle. « J’avais déjà entendu parler du CRI avant, mais je suis tombée un peu par hasard sur le master AIRE Learning Sciences ». Elle est admise dans la promotion 2020-2021 de cette formation en sciences de l’apprentissage (« le programme le moins « sciences dures » du CRI »), et en garde de bons souvenirs, malgré le contexte sanitaire qui contraint les étudiant·e·s à suivre la majorité des cours à distance.
Éducation, esprit critique, management de projets, game design et numérique au coeur du Master AIRE Learning Sciences
« Nous étions une quinzaine de nationalités différentes. Il y avait un Colombien, un Porto-Ricain, un Japonais, des Américaines, une Thaïlandaise dans la promo… Nous étions trois Français ». Mélusine se délecte de cette diversité, toute relative à l’École du Louvre : « Globalement, ce n’était pas diversifié du tout. 90% des étudiants étaient des filles françaises de milieux CSP+ ».
Au CRI, les conditions de travail sont agréables, et l’ambiance en master est au beau fixe, malgré la quasi-totalité des cours en ligne. Au cours de sa formation, Mélusine étudie les grandes théories de l’apprentissage, aborde avec ses camarades les questions d’éducation, l’esprit critique, le management de projets, ou encore le game design. « Le lien entre jeu et apprentissage était très exploré, c’était intéressant ». L’adaptation à la question du numérique est également un enjeu central selon Mélusine, qui explique que la formation en master tourne finalement beaucoup autour de l’Ikigai : « On nous montre combien c’est important de savoir où on va ».
Dans le cadre de son master au CRI, Mélusine effectue un stage en ingénierie pédagogique et de formation avec Matthieu Cisel, enseignant-chercheur de l’Université de Cergy (CY Cergy Paris Université). « Pendant mon stage, nous avons créé un MOOC sur l’esprit critique, la data science, la publication digitale… Les sujets étaient hyper variés. J’ai appris beaucoup de choses différentes. », raconte-t-elle, enthousiaste. Lors de cette expérience, Mélusine acquiert de nouvelles compétences, dont la communication, nouvelle corde à son arc.
Grâce à ce stage et après un passage comme Office Manager dans un incubateur de startups médicales, Mélusine travaille aujourd’hui comme ingénieure pédagogique à l’Université de Cergy, et semble à la fois épanouie et stimulée par ses missions. D’un côté, elle continue à travailler avec Matthieu Cisel sur la conception d’un MOOC, mais elle gère aussi la partie programmes d’une nouvelle formation police scientifique, CY Forensic School (qui intègre des matières diverses telles que le droit ou la biologie). « Je vais aussi créer ce programme en présentiel, avec une partie hybride », se réjouit-elle.
Un portrait de Marie OLLIVIER